Ils étaient trois petits enfants
qui s’en allaient glaner aux champs…
C’est Gérard de Nerval qui remit au goût du jour la complainte de Saint Nicolas, dans » Les Chansons et Légendes du Valois« , publiées en 1854, à la suite de sa nouvelle « Sylvie ». En réaction à la littérature académique officielle, son intérêt pour les anciennes chansons du répertoire français est un des aspects du romantisme préoccupé des origines populaires des traditions,
L’horrible fait divers relaté dans la ballade intrigue plus d’un exégète.
Des enfants qui glanent, pauvres innocents, proie d’un horrible Barbe Bleue, appartiennent au fantasme parfois tristement réalisé de toutes les époques et que les chroniques livrent à l‘indignation fascinée du public. Le boucher qui accueille les enfants égarés à la nuit tombante les mettra dans son saloir! C’était sans compter les pouvoirs de Saint Nicolas , qui, sept ans plus tard, viendra les délivrer. On pourra s’arrêter sur les similitudes avec certains héros de nos contes européens, le symbolisme du chiffre sept, le rituel macabre, le rapport à la peur ancestrale de mourir de faim, mais, tout d’abord, que faisait donc le Grand Saint Nicolas, né en Turquie, ami des plus démunis, patron des travailleurs de la mer, mort à Bari, au sud de l’Italie, à errer ainsi dans les campagnes françaises où il ressuscite les enfants suppliciés?
Nul ne sait vraiment. Une sainte relique (une phalange) transportée de Bari en Lorraine explique le nouveau territoire du Saint, post mortem. Lui qui, aux portes de l’Orient lointain, transgressait l’ordre établi en secourant les pauvres, protégeait les marins et les laissés-pour-compte, le voici, au coeur de l’Occident, défenseur de l’enfance opprimée, baffouée, torturée.
Dans son livre La connaissance interdite, Alice Miller a essayé de montrer que la fête de St Nicolas a été travestie par l’autorité parentale en fête punitive sous-jacente, notamment avec l’invention du « Père Fouettard »… qui n’a rien à voir avec le vrai Saint Nicolas qui protégeait les pauvres et ne les battait pas. » dixit Wikipedia.
Le Père Fouettard sera de retour à l’Elysée pour le Conseil des ministres de mercredi prochain.
Il distribuera des Saint Nicolas en chocolat, en provenance de Nancy, à toute la grande tablée, preuve de sa munificence et de son respect des coutumes ancestrales (même si la Turquie ne fait pas encore partie de l’Europe).
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Je préfère ce saint
qui lui à tout le moins semble avoir existé
au père Noêl!
J’aime les pains d’épices de la saint Nicolas: je devrais aller faire un tour à Strasboug pour me contenter.
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Et dans les cadeaux : une énigme du samedi???
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Enfant, je chantais cette chansonnette avec mes soeurs… A 6 ans, j’ai vu le St Nicolas devant la gare de Metz, accompagné du Père Fouettard couvert de suie et armé de son martinet, et je me suis cachée derrière ma mère… Mère à mon tour, je perpétue la tradition avec mes enfants, mais la complainte du saloir, tout comme moi à l’époque, les effraie!
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