A point nommé, le malicieux romancier qu’est Jacques Fortier,

a présenté la veille de Pâques 2023, son nouvel ouvrage intitulé « Le Maître des Horloges »,

édité bien sûr chez son ami et complice, le Verger Éditeur.
A point nommé et juste à temps, parce que l’intrigue de ce roman conduit le lecteur à la découverte du savant calcul menant à « cet étonnant ensemble de rouages qui calcule tout seul la date de Pâques » et des autres fêtes mobiles, au fil des années. Comme l’auteur, en quelque sorte, qui a su calculer et maîtriser le temps de l’écriture pour nous offrir son livre juste avant la fête de Pâques, un vendredi saint !
Ainsi, son ouvrage en mains – le neuvième relatant les enquêtes de Jules Meyer – voici un lecteur fidèle et attentif qui ne manquerait pour rien au monde les derniers exploits de son détective favori, car oui, le voici, ce lecteur, pourtant impatient et déjà prêt à entrer allègrement en cette période de réjouissances clôturant le long carême qui l’a précédée, arrêté qu’il est dans le déroulement de sa préparation pascale, immobile au pied du pilier des Anges, face à l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg…La scène du crime!

Photo empruntée à ce site.
L’auteur résume ainsi l’enquête de son héros: Novembre 1931. Qui en veut à la célèbre horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg? Des vandales, des jaloux, des cambrioleurs ?
Le détective strasbourgeois Jules Meyer est chargé de la surveillance de cette merveille restaurée trois quarts de siècle plus tôt par le génial horloger alsacien Jean-Baptiste Schwilgué.
Ce ne sera pas une planque facile.
Jules devra se battre pour cette horloge géante, ses automates, ses cadrans et surtout son «comput ecclésiastique», cet étonnant ensemble de rouages qui calcule tout seul la date de Pâques, une mécanique exceptionnelle que, premier au monde, Schwilgué avait mise au point dès 1821.
Coups de couteau, coups bas, coups tordus: le détective affrontera de rudes dangers. Il devra courir après le temps perdu dans les ruelles de Strasbourg comme dans le train de nuit pour Paris. Arrivera-t-il à stopper l’engrenage tragique qu’il va découvrir, et qui pourrait affoler les aiguilles de l’Histoire?
IL faut dire qu’au fil de ses intrigues, où l’humour le dispute à l’inventivité, Jacques Fortier se livre très sérieusement à un réel travail de chercheur, fouillant dans ses moindres détails les traces du passé qu’il se délecte à faire revivre à travers l’atmosphère des rues de Strasbourg, la vie quotidienne au début du vingtième siècle, les échanges linguistiques où l’alsacien n’est pas oublié, l’emplacement du poste de police de la Nuée Bleue, les hôtels autour de la cathédrale, le logement de la famille Meyer, Place du Corbeau, (pour un peu, on irait sans façon s’y inviter quand on y passe), le rythme des trains, le Chaix, cet ancêtre des renseignements internet sur les horaires de la SNCF. Et puis, bien sûr, l’œuvre romanesque déroule sa trame policière avec la course folle en train de nuit du jeune détective.
Et ce jeu permanent entre le réel documenté ( on retrouvera dans ce livre,par exemple, l’attentat manqué contre le Président de la République, Paul Doumer, qui sera plus tard assassiné en mai 1932)

photo empruntée ici.
joint à la vivacité d’une intrigue policière alerte et sans trivialité qui séduit et fidélise les lecteurs. Jacques Fortier est en effet un auteur érudit et généreux qui offre à son public dans chacun de ses ouvrages, le sentiment d’appartenir à l’univers et à la famille de ce jeune détective qui lui apprend toujours quelque chose et qu’il a si grand plaisir à suivre d’une aventure à l’autre.
Si le titre de l’ouvrage magnifiquement ( comme toujours) illustré par Vlou renvoie aux propos de Voltaire, « l’univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge n’ait pas d’horloger », il conduit également au décompte des rouages du temps déjà contenu dans les premières pages de la Genèse : »Ainsi il y eut un soir et il y eut un matin »….7 jours pour créer le monde…et après? Quel est donc cet invisible Maître meunier qui broie une à une les secondes du temps, là haut dans son moulin improbable, oui, là haut, tout en haut du rocher dominant la plaine où se déroule l’Aventure humaine? Cette Aventure humaine, incarnée par un homme fléchissant sous le poids d’une croix et perdu dans la foule? Le peintre Bruegel, peut-être, pourrait donner la réponse…
Comme quoi, les romans policiers de Jacques Fortier, ne résolvent pas seulement les affaires criminelles, mais peuvent malicieusement/judicieusement conduire à la réflexion métaphysique!

Le portement de croix, tableau de Bruegel l’Ancien. 1564. Kunsthistorische.Vienne.
A l’arrière plan, Le moulin du « Maître des horloges »?
Bonjour
acceptez vous les services de presse?
Merci
Bien cordialement
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