Décrire, au fil des siècles, les éternelles croyances superstitieuses…

15 août.

Il paraît que cette date fut longtemps celle de la fête nationale en France, plus précisément instaurée en 1638 par Louis XIII qui voulut ainsi remercier la Vierge Marie d’avoir permis à la reine Anne d’Autriche d’enfanter le futur Louis XIV après 23 ans de mariage!

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D’où la ferveur des pratiques, le jour férié dans l’hexagone (n’existant pas en Italie par exemple)… Finalement rien ne change!

Mais qui donc écrivit ce texte, il y a déjà quelques siècles? Comme le temps passe!

« Lorsque, dans nos siècles de barbarie, il y avait à peine deux seigneurs féodaux qui eussent chez eux un Nouveau Testament, il pouvait être pardonnable de présenter des fables au vulgaire, c’est-à-dire à ces seigneurs féodaux, à leurs femmes imbéciles, et aux brutes leurs vassaux; on leur faisait croire que saint Christophe avait porté l’enfant Jésus du bord d’une rivière à l’autre; on les repaissait d’histoires de sorciers et de possédés; ils imaginaient aisément que saint Genou guérissait de la goutte, et que sainte Claire guérissait les yeux malades. Les enfants croyaient au loup-garou, et les pères au cordon de saint François. Le nombre des reliques était innombrable… »

C’est Voltaire bien sûr, dans son « Traité de la tolérance  » (1763. chapitre XX-« S’il est utile d’entretenir le peuple dans les superstitions »), rédigé à propos de « L’affaire Calas » .

Bien sûr, dans notre monde éclairé du XXI° siècle, qui croirait encore de telles fables?

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image n°2: oeuvre d’art à acheter sur e Bay (entre autres!)

Image n°1: Portrait d’Anne d’Autriche avec Louis XIV enfant.

Lettres africaines (5): Le musée de la musique à Ouagadougou

Le village où il n’y a pas de musicien n’est pas un endroit où l’homme puisse rester.

(Proverbe burkinabè)

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Pour n’avoir qu’une seule corde en crin de cheval, le violon exposé au musée de la musique à Ouagadougou, n’en possède pas moins d’âme que le plus illustre des stradivarius exhibé avec fierté au musée de Crémone (Italie) où son inventeur l’a créé.

Au commencement, tout au commencement, il faut savoir que les instruments de musique africains sont sacrés. Musique rituelle que seuls les initiés peuvent jouer lors de cérémonies très codifiées, mariage, funérailles, baptème, sortie des chefs, rituels médicinaux, etc…

Ainsi, pour être montré aux visiteurs, comme d’ailleurs tous les autres instruments qui l’entourent, le balafon rencontré dans l’une des niches rondes de ce musée incroyable de Ouagadougou a dû être …désacralisé.

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Le musée de la musique, construit en brique locale crépie d’ocre à l’extérieur, de blanc à l’intérieur comme le montre la première photo, ressemblerait presque à une église orthodoxe avec ses alvéoles ouvrant sur l’espace central circulaire. Tout un dédale de niches abritant le trésor musical du pays, comme si le chemin pour le découvrir, devait ne pas être rectiligne, mais bien, sinueux, complexe, comme un sentier initiatique dans la chaleur d’un lieu non climatisé. Sur le modèle des espaces de vie de la majorité de la population du Burkina.

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Le musée existe depuis 1999 et sa réputation est grande dans toute l’Afrique de l’Ouest. Il a permis de recenser tous les intruments de son partimoine. Un travail énorme quand on sait qu’il existe 60 ethnies au Burkina qui toutes ont créé leur relation propre à la musique: flûtes et luths des populations pastorales tout au nord du pays, grands tambours du plateau mossi, flûtes, sifflets et cornes au centre du pays, balafons du sud…

Autour de Jean-Paul Koudougou, son jeune conservateur très compétent,

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l’équipe actuelle (animateurs, musiciens), est dynamique, motivée, accueillante. Ils m’ont tout naturellement conviée et acceptée parmi eux afin de susciter l’expression orale et écrite d’enfants et adolescents à partir des instruments qu’ils découvrent, en tant que petits citadins. Un vrai bonheur de les avoir vus vivre le rythme des djembés, des les avoir conduits à l’invention de contes, de danser avec eux dans la chaleur et la poussière…Réconfortante Afrique! Loin des clichés négatifs. Car cette Afrique-là existe. Je vous l’assure. Et je l’ai rencontrée.

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