Qui ne connaît le célèbre tableau « Jeux d’enfants » , peint en 1560 par Bruegel?
Autre tableau, plus contemporain, celui-ci, emprunté à l’AFP :
Jeux mondiaux pour enfants de tous les temps?
Certains critiques ont vu dans le tableau de Bruegel , une simple énumération des jeux pratiqués à l’époque. Le genre était à la mode: décrire de manière exhaustive un domaine d’étude quel qu’il soit. Appréhender l’oeuvre de cette façon est évidemment très réducteur. Ce serait un peu comme penser que les jeux olympiques n’ont pour finalité que d’établir une nomenclature précise de tous les sports du XXI° siècle!
Pourtant, à bien observer les enfants du tableau de Bruegel, il est plus qu’improbable de détecter un sourire (ne serait-ce qu’un seul) sur les visages de tous les joueurs assemblés. Ils sont bien sérieux ces enfants dans leur application à jouer! Et d’ailleurs s’agit-il vraiment d’enfants?
Que décrit ainsi Bruegel au bout de son pinceau? Raconte-t-il sans mots, l’universelle et intemporelle dérision des activités humaines? L’effort sans cesse renouvelé, le dur labeur de « jouer » ensemble afin de remporter ce fragment d’immortalité étincelant de gloire et de clameur dorée?
Photo empruntée à l’article de « L’humanité », concernant la victoire d’Alain Bernard.
Écritures du monde 
Je ne sais pas si on peut comparer le jeu et le sport ; à part la différence dans le degré d’intensité, on peut voir dans le jeu un dépassement de soi avant tout et dans le sport, une métaphore de la guerre. Mais la « frontière » entre les deux est mouvante : le jeu de ballon est devenu sport, puis vecteur du nationalisme… Quoi qu’il en soit, les deux comportent souvent la violence, fille de l’adresse et de la force. Conclusion, il serait naïf de prétendre que ce phénomène, ce comportement, n’est pas important.
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C. S. a écrit : « Certains critiques ont vu dans le tableau de Brueghel une simple énumération des jeux pratiqués à l’époque. »
Ces critiques ont peut-être formé cette opinion par rapprochement avec une autre toile célèbre de Brueghel, les Proverbes, qui en fait un recueil des proverbes de l’époque.
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C’est exactement cela. Parce que la mode était à l’inventaire exhaustif, dans le désir de tout embrasser pour mieux étudier le domaine (cf aussi la vogue des natures mortes présentant fruits, animaux marins, viandes écorchées à l’étal du boucher), certaines toiles de Bruegel empruntant ce courant n’ont longtemps été observées qu’à travers ce prisme.
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C’est drôle (!) comme il n’y a rien de ludique dans ces Jeux.
Les énormes biscotos du nageur français sont dignes d’une médaille du concours agricole (faire appel à Jacques Chirac pour lui remettre).
Bruegel est quand même plus fin dans son choix de modèles à représenter.
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C’est en effet impossible, car l’esprit ludique est incompatible avec la précision poussée jusqu’au centième de seconde et l’argent des sponsors ; l’argent n’entend pas à rire, c’est bien connu. D’ailleurs je me demande s’il n’y a pas quelque chose de louche dans le fait que huit nageurs touchent le mur, après avoir fait quatre longueurs de piscine, tous dans la même minute… que dis-je, dans la même seconde. Il faut dire qu’ils ont tous la même conformation physique et surtout, qu’ils ont pris le même petit déjeuner roboratif.
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J’aime beaucoup les tableaux de Bruegel. Merci pour cette belle méditation autour de cette oeuvre.
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