On annonce la disparition d’Aimé Césaire . Mais ce ne peut être la vérité.
« Aimé Césaire est un Noir qui est non seulement un Noir; mais tout l’homme, qui en exprime toutes les interrogations, toutes les angoisses, tous les espoirs et toutes les extases, et qui s’imposera de plus en plus à moi comme le prototype de la dignité »
Mais écoutons Aimé Césaire répondant au questionnement de Maryse Condé sur la négritude. Extrait de « Lire » , Juin 2004:
« Je respecte tous les hommes, disait-il, quels qu’ils soient, mais je pense aussi qu’il faut leur faire la leçon et leur dire que l’homme nègre, ça existe et que lui aussi il faut le respecter. Pourquoi ai-je dit «négritude »? Ce n’est pas du tout que je crois à la couleur. Ce n’est pas du tout ça. Il faut toujours resituer les choses dans le temps, dans l’Histoire, dans les circonstances. N’oubliez pas que quand la négritude est née, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la croyance générale, au lycée, dans la rue, était une sorte de racisme sous-jacent. Il y a la sauvagerie et la civilisation. De bonne foi, tout le monde était persuadé qu’il n’y avait qu’une seule civilisation, celle des Européens – tous les autres étaient des sauvages. »
Pour illustrer sa dernière phrase, il n’est qu’à se reporter au manuel présenté ci-dessous auquel a participé Onésime Reclus , qui n’est autre que l’inventeur du terme francophonie!!! !
La Géographie vivante » pour le cours préparatoire et le CM1, d’Onésime Reclus.
Le manuel avait bénéficié de la collaboration pédagogique de R. Versini, Inspecteur d’Académie honoraire, directeur du petit lycée Condorcet et A. Aymard Inspecteur de l’Enseignement primaire.
Quelques autres pages sur le site de Vox populi.
Curare Amer….Surréel….presque….mais quelle belle voix dans toute sa négritude…plénitude…
[audio src="http://www.toutelapoesie.com/dossiers/sons_films/cesaire.wav" /]
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Récemment, je suis tombée sur une très belle phrase de lui :
« Le crayon de Dieu lui-même n’est pas sans gomme »
(Une saison au Congo)
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C’est toujours impressionnant, un personnage d’une telle ampleur qui disparait. Quel parcours incroyable, et dans les nerfs jusqu’au bout.
Il faudra retourner au musée de la Porte dorée, revoir les fresques, réfléchir encore.
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A propos d’Elisée reclus que l’on donne comme un des esprits les plus éclairés et les plus en avance de son temps, ces paroles sont incroyables! Comme quoi l’époque étouffe l’intelligence.
A cette jauge, Aimé Césaire était donc « un homme à peu près comme les autres. »!!!
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Je suis confus d’avoir attibué à Elisée ce qui est le fait d’Onésime. La géographie ne connais pas de frontières! Onésime est le frère d’Elisée, tous deux géographes. Le premier plus connu que le second.
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Elisée ou Onésime, de toute façon, l’ensemble de la société pensait en toute bonne conscience à la vertu civilisatrice de l’Occident, aux leçons à donner qui emboîtaient si bien les besoins d’expansion économique d’un monde exalté par le développement industriel. L’exemple de ce manuel montre à quel point il est difficile de ne pas être inféodé, quoi qu’on puisse faire, aux idées d’une époque. Ces idées qui fondent l’axe paradigmatique sur lequel s’enracinent jusqu’à nos velléïtés de transgression.
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Je me demande qui va bien pouvoir incarner la part d’humanité que cet homme vrai portait en lui…
Il fut mon premier choc poétique, j’avais 17 ans, j’en ai presque le double et pourtant à chaque fois que j’ouvre ‘Cahier d’un retour au pays natal’, mes tripes ne peuvent s’empêcher de se mettre en mouvement… Je lui avais rendu hommage à ma façon il y a quelques jours :
http://www.dautenbon.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=78&Itemid=1
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Merci Sandrine. Découvrir aussi sur votre blog, ce si joli collage. En prime!
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« Je me demande qui va bien pouvoir incarner la part d’humanité que cet homme vrai portait en lui »
Comme Boris-Alexandre, (merci pour le témoignage sensible) c’est la question que posait Sandrine et que nous nous posons tous.
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quelle est l’annee de publiction de ce manuel?
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