Solution de l’énigme: Patricia Highsmith dans « Le jardin des disparus »

Toute sa vie, Patricia Highsmith (1921-1995) a souffert de ce malentendu:

être classée arbitrairement parmi les auteurs de polars, elle qui ne s’intéressait ni aux énigmes ni aux enquêtes policières, mais aux eaux profondes et aux forces primitives de l’âme humaine. Hitchcock la fit connaître mondialement en 1951 en adaptant son roman « L’inconnu du Nord-Express ». pathigh.1187341891.jpgAprès lui, de nombreux cinéastes, René Clément, Claude Autant-Lara, Claude Miller, Wim Wenders, Michel Deville, Claude Chabrol, adaptèrent à l’écran des œuvres de la romancière américaine.

Cf. l’article que lui consacre le site de France Inter.

« Dans Le jardin des disparus (1982) se dressent, telles d’étranges statues du souvenir, les silhouettes empaillées des animaux qu’autrefois leur propriétaire à aimés.chien.1187341047.jpg Pour elle, c’est une façon de conserver à ses côtés ses chers compagnons. Pour son époux, c’est une manie un peu ridicule, qu’il tolère tant bien que mal, jusqu’au jour où le joli jardin devient un champ de bataille où tous deux s’affrontent, où les rancoeurs conjugales remontent à la surface et font d’un paisible bosquet un piège mortel.

Le Jardin des disparus est la première des neuf nouvelles réunies dans ce volume, qui se clôt sur une terrifiante vengeance mutuelle entre époux, dernière touche d’un recueil en forme de tableau de moeurs et particulièrement de moeurs matrimoniales où la noirceur n’a d’égale que la subtilité. Comme toujours, Patricia Highsmith étudie jusqu’au vertige, d’une plume à la fois tendre et mordante, les éternels conflits de la psychologie humaine. »

(cf Wikipedia. Pardon P. Assouline, mais les lecteurs de ce blog savent croiser leurs informations et la référence n’est qu’un déclencheur de recherche potentielle.)

Mais Patricia Highsmith a écrit également un « Art du suspense : mode d’emploi« , trad. Anne Damour, Paris, Calmann-Lévy, 1987 / Pocket, 1988, que ne devrait négliger aucun de ceux cherchant à rendre tangible cet irrépressible désir d’écrire.

5 commentaires sur “Solution de l’énigme: Patricia Highsmith dans « Le jardin des disparus »

  1. Je suis très émue par cette histoire d’animaux aimés empaillés, ce cimetière particulier et l’hommage que vous faite à Patricia Highsmith que j’aime beaucoup.Merci( je n’ai pas lu ce livre)

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  2. Chantal

    Je suis surpris à deux titres :

    le premier, je ne connaissais pas cet angle de la vie de Patricia Highsmith. Savoir qu’elle cachait si bien ce petit jardin secret où s’y dissimulaient eaux profondes et forces primitives de l’âme humaine, est fort instructif. Il ajoute une dimension différente à ce monument de la littérature.

    Au deuxième titre, j’aurais proposé Frances Eliza Hodgson. Lorsque Mary Lennox perd ses parents, en Inde, elle est envoyée au un manoir de son oncle, lord Craven, dans le Yorkshire. Manoir plutôt lugubre. Mary se lie avec le fils de la maison et le frère de la servante pour découvrir un jardin secret aux abords de la maison. Le côté noir du manoir et le côté lumineux du jardin secret. Un ou deux détails m’avaient échappé (lecture trop rapide, je crois) : Trait noir et intrigue d’acier… et bien évidemment : Pas tout-à-fait celui des comptines.

    Mes salutations

    Pierre R.

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  3. Effectivement? Pierre, « le jardin secret » pouvait très bien convenir si l’on enlève le « trait noir et intrigue d’acier » qui nous écarte de la littérature enfantine.
    Patricia Highsmith gagne en effet à être mieux connue. Comme Araxie, je l’aime beaucoup. Ses nouvelles sont un modèle du genre, construite avec art ( se référer à son « art du suspense » et explorant les méandres des agissements humains avec tant de discernement. Mais il y a aussi le superbe « Journal d’Edith » ou encore « Ces gens qui frappent à la porte » qui nous plongent dans le quotidien ordinaire de petites villes américaines et nous font partager la détresse infinie de quelques uns de ses habitants.

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  4. Bonjour Chantal,

    Je découvre, et « remonte » donc, à la lecture de votre blog, ses énigmes hebdomadaires. J’aurai certainement plaisir à y venir, mais juste une chose (un peu hors-sujet, j’en conviens…) à propos de cette photo de Patricia Highsmith: vous avez remarqué l’incroyable présence de la main?
    Par curiosité, je suis allé chercher d’autres clichés sur la toile, et toujours ces mains quasi sculpturales. C’en est presque fascinant.

    Bien à vous,

    Dominique

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  5. Oui. C’est vrai.
    Merci, Dominique. Tout à fait fascinant. Des mains qui semblent faites pour pétrir la matière. Ce qui conforte l’idée que je me fais de l’écrivain, en général. Pas du tout quelqu’un d’éthéré, mais quelqu’un aux prises avec la la glaise des mots, la charpente d’un texte.
    Et j’ai choisi cette photo-là parce qu’on nous présente toujours P. Highsmith à la fin de sa vie. Ici, elle rayonne , est très belle. Avant d’illustrer ce blog, je ne connaissais que son visage ridé et marqué par une vie où l’on sait que ‘alcool a joué un rôle non négligeable et nous la rend presque effrayante.

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