Claude est en train de lire une nouvelle de Katherine Mansfield où il est question d’une araignée. Au même moment, en voici une, tombant, légère, à côté d’elle. Toujours entre hain-teny malgache et haïku japonais, Claude en tisse un poème de l’instant.
SOMMEIL D’ENFANTS
(En pensant à K. Mansfield et à Thomas G.)
Le prunier sous la tempête
A perdu la tête,
L’araignée avec son ombrelle
S’est laissée choir sur mon oreiller
Elle voulait lire une nouvelle,
La sirène s’étouffait
Dans le silence de son palais.
Les enfants sont au lit,
Leurs songes sont ma seule vie.
Claude Braillard
11 Avril 2006
Eh bien voilà comment on reconnait les professionnels ! Pour ma part, c’est le « araignée du soir espoir » qui venait…
Très joli, vraiment.
Kiki
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Hello Chantal,
J’avais envie de te donner ce texte de René Char .
La poésie, prise entre « fureur »et »mystère », entre la fragmentation d’une » énergie disloquante », et la continuité de « cette immensité, cette densité réellement faite pour nous et qui de toutes parts, non divinement, nous baignaient », gravite autour de quelques éléments centraux. Ainsi la contradiction, à l’oeuvre dans la nature, l’histoire, la langue, anime la lutte des « loyaux adversaires », lampe et vent, serpent et oiseau; cette « exaltante alliance des contraires » produit le soulèvement du réel qui permet au poète, « passant » et « passeur », de franchir la haute passe; aimantée par l’inconnu en-avant, qui éclaire et pulvérise le présent, cette poésie n’a cessé d’affirmer une « contre-terreur », d’annoncer l’éclatement des liens de l’homme, emprisonné dans ses intolérances, de s’opposer à l’asservissement des sites par des fusées de mort.
Bonne journée
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Merci Bruno.
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