L’homme qui écrit inlassablement est Balzac.
Accueilli au château de Saché,
loin de ses créanciers,
il écrit entre autres « Le lys dans la vallée »,
cette vallée de l’Indre qu’il peut voir de la fenêtre de sa chambre.
Tout est resté à l’identique dans cette gentilhommière où vous croyez vraiment rencontrer Balzac, regarder avec lui la campagne environnante, l’écouter lire avant le dîner le dernier chapitre du manuscrit qui l’accapare. Et vous irez flaner sur la place de l’église autour du mobile offert par Calder. Enfin vous ne quitterez ces lieux inspirés qu’après avoir goûté aux vins de Touraine dans la jolie auberge du XII° siècle qui fait face au château…
Comment pouviez-vous trouver la solution de l’énigme?
1- Vous écrivez « écrivain harcelé par ses créanciers« , vous tombez immédiatement sur un site intitulé: « Balzac à l’étude » qui établit la biographie complète de l’homme de lettres.
Vous avez donc la puce à l’oreille.
Continuons.
2-Si vous demandez: « Balzac se réfugie pour écrire« , vous tombez sur un site: « 1830, Paris se révolte »
« Le 25 juillet 1830, Balzac se rend à pied de la Grenadière à Saché et c’est à Saché qu’il se trouve pendant les Trois glorieuses. Alors que la tension monte à Paris, c’est délibérément qu’il choisit ainsi de rester en Touraine. Le 21 juillet, il écrit à Ratier, directeur du journal La Silhouette : « J’en suis arrivé à regarder la gloire, la Chambre, la politique, l’avenir, la littérature, comme de véritables boulettes à tuer les chiens errants et sans domicile. »
Il se préoccupe pourtant d’écrire et encore d’écrire. L’année 1830 est celle de ses premiers succès journalistiques, qui précèdent de peu ses grands succès littéraires. »
3-Saché.
Serait-ce ce lieu dont parle l’énigme?
Cherchons.
Si vous tapez, « Saché et Balzac« , le premier site apparaissant en haut de la page est celui du Conseil Général d’Indre et Loire et vous lisez:
« Musée Balzac – Château de Saché »
« L’imaginaire balzacien
Au cœur de la Touraine, le château de Saché est le lieu d’inspiration privilégié d’Honoré de Balzac. De 1830 à 1837, années les plus prolifiques de sa carrière, l’auteur de La Comédie humaine y trouve, chez son ami Jean de Margonne, le refuge idéal pour échapper à ses créanciers et à la vie parisienne. Dans sa petite chambre du second étage, il écrit plusieurs chefs-d’œuvre dont Le Père Goriot, Les Illusions perdues et La Recherche de l’Absolu. La vallée de l’Indre, Saché et les châteaux environnants constituent le cadre de son célèbre roman Le Lys dans la vallée. »
Et par la même occasion vous découvrez les fleurs qui composeront votre bouquet: évidemment des lys.
Il ne vous reste plus qu’à explorer plus avant pour savoir quel artiste venant du Nouveau Monde s’est installé à Saché. Pour cela, interrogeons tout simplement en tapant : « Saché. »
Vous verrez apparaître nombre de célébrités ayant hanté les lieux et en particulier:
Alexander Calder :
« Sculpteur américain, Alexander Calder habita « La Basse chevrière » vers 1950, puis fit construire son atelier au lieu-dit « Le Carroi ». Il y vécut jusqu’en 1975 et fit don au village de Saché du mobile installé devant l’église. »
Dernière indication: Pour ceux qui auraient été intrigués par l’illustration de l’énigme, il s’agissait d’un tableau représentant « la marche » dans:
« Le Tacuinum (également appelé Taccuinum) Sanitatis qui est un manuel médiéval sur la santé, basée sur le Taqwin al‑sihha (Tableaux de santé) ou traité médical arabe écrit par Ibn Butlan ; il existe dans nombreuses versions latines. Les manuscrits sont profusément illustrés.
À la fin du Moyen-Âge, le Taccuinum est très populaire en Europe de l’ouest; une indication de cette popularité est l’utilisation du mot taccuino en italien moderne qui désigne n’importe quel sorte de manuel de poche, guide ou cahier. » (extrait de l’article de Wikipedia).
Il faut nous laisser au moins deux jours pour qu’on arrive à trouver un ersatz de solution, Chantal 🙂
Fort interessant, en tout cas.
Je complèterais par ceci :
« Elle était, comme vous le savez déjà, sans rien savoir encore, le lys de cette vallée où elle croissait pour le ciel, en la remplissant du parfum de ses vertus. »
Honoré de Balzac. Le lys dans la vallée. 1836
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D’accord avec Well. Moi, j’arrive toujours en retard pour les énigmes. Quand j’arrive sur votre site, soit elle n’est pas arrivée, soit je me trouve avec nez à nez avec la réponse. Bon, en même temps, je ne doute pas que la réactivité fasse partie de la tension et du plaisir de la chose, alors ne changez rien.
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Que faire alors ?
Entre les chercheurs qui crient grâce et veulent la réponse le plus rapidement possible sous peine de maux de tête et ceux qui souhaitent plus de temps pour trouver….
Merci en tout cas pour la citation.
On a pu dire que
« Le Lys dans la vallée est le roman des désirs qui se croisent et des lettres qui ne parviennent pas à créer un véritable dialogue. »
Certains critiques ont parlé à l’époque du « style boursoufflé de Balzac ».
Gisèle Seginger écrit à ce sujet:
« La coexistence du bien et du mal, du sublime et du laid rendait ce roman illisible pour des contemporains qui préféraient l’unité de la représentation, même au prix de l’idéalisation et de la répétition de scènes déjà écrites. A l’inverse, les critiques modernes reprochent parfois à ce roman sa pudibonderie et son sentimentalisme. Ce roman a trop souvent été considéré comme un roman à une seule dimension, ou provocant ou moraliste. Or le lys est un symbole bipolaire. Il signifie la pureté mais devient aussi une fleur phallique qui exprime le désir dans les bouquets de Félix. Si Le Lys dans la vallée est aujourd’hui lisible, c’est pour son ambivalence, ses contradictions, et les nombreux lapsus qui échappent au personnage-narrateur. L’érotisme et le sacré se mêlent dans la recherche de jouissances raffinées, stimulées par la frustration. (Voir notamment Balzac, Le Lys dans la vallée ; « cet orage de choses célestes », SEDES, 1993, qui donne une bibliographie.) »
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Bonjour,
beau blog mais voici juste une petite précision : Balzac s’est inspiré de Saché pour écrire Le Lys dans la vallée, mais il n’a pas écrit ce roman en Touraine (il va l’écrire à Paris, mais aussi à Vienne en Autriche notamment).
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