Dix nouvelles sur le thème: « cafés d’Europe, cafés du monde ».
Voici donc relevé le défi d’écrire sur ces lieux de rencontre et de solitude que sont les cafés du monde!
Merci, merci à tous, d’avoir participé à cet échange. Ces dix nouvelles font maintenant l’objet d’une publication.
Jusqu’à fin avril, je continue à recevoir les textes concernant « Ces librairies qu’on aime »
Dix nouvelles! Un petit florilège, émanant des maisons de thé en Chine, des lieux branchés de Nouvelle Zélande, des cafés historiques de Turin ou du bar du coin, à Paris. Un paragraphe suffit parfois pour planter le décor, des écrans mystérieux s’allument pour évoquer Fibonacci, une tasse de café fume sous nos yeux pour nous faire humer l’éternel parfum des décadences entr’aperçues, remake de film tourné dans la Venise éternelle, inénarrable saveur du premier carré de chocolat pendant la guerre, femme en quête d’univers où la transparence est impossible, diable aux frontons des façades, jeu sans queue ni tête autour du zinc et d’un kangourou, et enfin, cette dernière partie d’un récit qui nous interpelle très profondément pour nous donner l’envie de partager plus avant un long chemin d’exil… …Ainsi va le monde, à l’image de ces décors en trompe-l’oeil observés dans les cafés. Ainsi va le monde, pesant, léger, logique, absurde, tendre et cruel.
Chacun a pu voir que la nouvelle, ce genre protéiforme de récit court, peut s’accommoder d’une écriture autour d’une structure complexe « Cafés Fibonacci » de Pilar Lluch, d’un déroulement linéaire « Chocolat », d’Anne-Lise Taffin, d’une évocation en quelques lignes « Lire Joyce à la bougie », Elisabeth Degrémont, d’un développement ludique autour d’un thème difficile à aborder (l’infanticide) dans « Le joueur de flûte de la maison de thé », par Graham Sage, de l’utilisation de descriptions jamais gratuites autour d’un jeu de miroirs menant à une chute finale « Le café au parfum », Brigitte Mammano, du basculement dans le fantastique « La transparence impossible », Marie-France Friang-Cardelli, de la parodie de film sentimental « Rupture »,Yolaine Argan, du théâtre de l’absurde avec les dialogues du « Cri du Kangourou » dont l’absence ironique de lustes éclatants renvoie à Rimbaud, Nathalie Hégron, du témoignage historique et du récit de vie chez Mostefa Boudiaf, « Turin, un long chemin d’exil ».
Chacun a pu le mesurer, tout est possible, mais tout est dans la rigueur de la relecture, de la mise à distance. Je répète souvent aux participants à mes ateliers de ne jamais pratiquer de censure critique… au départ! D’essayer de construire, de visualiser leur projet. Et de ne jamais croire à la page blanche. De la vaincre en écrivant, en laissant la plume ou l’ordinateur guider la pensée: des mots, rien que des mots.
Sans la matière initiale du balbutiement, rien, absolument rien, n’est réalisable. Ensuite, tout commence. Il faut modeler sa terre, comme le potier le fait avec l’argile. Reprendre, jeter, garder, comparer, ciseler, modeler et remodeler, couper, juxtaposer, polir, laisser en l’état. Jeu très sensuel sur la matière des mots, de la phrase. Puis écouter la musique, sa propre musique, le rythme, la reprise, comme cette architecture urbaine donnée à entendre à nos yeux endormis.
Oui, tout est dans la rigueur progressive de la relecture, de la mise à distance. On ne le dira jamais assez.
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Chers lecteurs et participants animés de ce désir d’écrire, c’est à vous de continuer à découvrir s’il vous en dit, les propos de ce blog consacré à l’écriture dans tous ses états.
Que la nave va, à présent.
Un grand merci aussi à tous les visiteurs d’autres blogs et à tous les amis qui ont donné vie à cette expérience.
A bientôt de vous lire, je l’espère. Je reste à votre écoute.
Le programme reste inchangé dans la mesure du possible: une publication de texte (s’il en arrive), par semaine, un article sur l’écriture, une énigme littéraire et sa résolution chaque week-end.
Ce blog a atteint les 7000 pages visitées.
Chantal Serrière
Chapeau! Pour la place offerte à l’ Autre.
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Nouvelle se dit en anglais histoire courte, shortstory. Mais « courte » comment ?
Element de réponse :
http://blogs.guardian.co.uk/books/2007/03/very_short_doesnt_mean_shallow.html
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Oui, c’est vrai. tout le problème est là.
Court par rapport à long.
Et long comment, justement?
Un roman court varie entre 60 et 120 pages. Mais il est alors très court. On pourrait dire qu’il s’agit d’une nouvelle… longue.
Et la nouvelle justement s’adapte à tout: un paragraphe seulement pour appréhender un univers.
Une page.
Plusieurs. Quinze, ou trente.
C’est selon et c’est en cela qu’une nouvelle appartient à un genre complexe et protéiforme.
Cependant, on apprend vite à doser, à capter mesure et équilibre. C’est le début qui est difficile. Histoire de voir comment on entre dans cet univers qui sera le corps de la nouvelle.
Et quand on a fini, il faut vite en recommencer une autre…et ainsi de suite.
Merci pour la référence.
Vous avez raison, on trouve plus de réflexions sur l’art d’écrire une nouvelle en anglais qu’en français.
C’est bien pourquoi il faut démystifier les choses.
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Merci très sincèrement à Dangrek pour les encouragements.
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Félicitations à Vous Chantal et à vos écritures ! Bien à VOUS cjm*
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Bravo Chantal pour votre travail d’animation sur votre blog !
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Je suis très sensible à ces remarques positives, tant il est vrai qu’on doute souvent…(ce qui est bien sûr inhérent à la nature humaine !!!), mais tant il est vrai aussi que l’animation d’un blog prend un temps certain.
Merci à vous.
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