Turin, un long chemin d’exil, par Mostefa Boudiaf

Ce texte, le dernier du cycle évoquant « Les cafés du monde » commencé en décembre dernier, est écrit par Mostefa Boudiaf. Il peut se lire comme une nouvelle, mais il constitue en fait la dernière partie d’un récit racontant le long chemin de l’exil emprunté par l’auteur et sa famille, fuyant la menace intégriste à Alger.

Vous verrez que les cafés de Turin qu’il évoque à un détour de ce témoignage empli d’une émotion pudique, ne sont certes que les éléments du décor urbain, mais qu’ils sont aussi des lieux où résonnent les pulsations de la vie…Car ce texte est un hymne au simple bonheur de vivre, après la peur, après l’inexplicable, l’indicible.

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Turin, un long chemin d’exil,

par Mostefa Boudiaf

Turin 21 janvier 2006

 

Depuis notre départ d’Algérie, douze années entières m’ont été nécessaires, pour commencer cette page. Pour pouvoir parler de l’étape finale d’un long chemin d’exil.

C’est à Turin que j’ai posé mon baluchon pour me sentir, aujourd’hui, enfin assis sur une chaise. Je me suis souvent posé la question: pourquoi avoir attendu tout ce temps pour écrire quelques lignes sur mon arrivée en Italie? Les raisons en sont multiples, me semble-t-il. La plus évidente et la première qui me vienne à l’esprit, est que je ne voulais pas remuer des souvenirs douloureux alors que je commençais à peine à retrouver une certaine sérénité. Ce n’est pas tant l’exil qui est difficile à raconter, c’est le souvenir de ce qui l’a précédé, ce que nous avions enduré avant d’en arriver là et qui reflue à la gorge comme une aigreur brûlante. Il semble que cela soit plus supportable à présent, en comparaison du temps où le seul fait d’y penser me rendait triste, me nouait la gorge, embuait mes yeux et faisait battre mon cœur. Des émotions trop fortes!

Le second motif, et qui découle directement du précédent: Je n’éprouve plus le besoin d’écrire pour une raison thérapeutique. Je me sens guéri du choc subi. Seuls persistent le diabète et l’hypertension. Les stigmates en quelque sorte.

La troisième raison à ce manquement -je le ressens comme tel- est le temps qu’il a fallu pour retrouver un équilibre relatif, mais toujours fragile, et pour posséder de nouveaux repères dans ma vie et dans la ville.

Finalement, je ne savais pas très exactement par quoi commencer quant il s’est agi de parler de Turin. Quand il m’a fallu lui trouver les qualificatifs qui lui siéraient le mieux. Il y en aurait eu beaucoup, à coup sûr, mais ceux qui se sont imposés à moi sans hésitation sont les suivants: une ville belle et généreuse. Cette ville-là, Turin, nous a ouvert les bras quand ma famille et moi en avions le plus besoin. Tout comme elle a offert l’hospitalité, les soins et le réconfort à de nombreux autres Algériens, hommes, femmes et jeunes filles, victimes des agressions barbares du terrorisme islamiste, durant la décennie noire en Algérie. Cette ville-là, Turin, les a soutenus dans la plus grande discrétion, loin des feux de la rampe, en respectant leur dignité et en exprimant une compassion sincère devant leur détresse.

Turin est vraiment belle, malgré l’implicite contraire résultant de sa réputation et de son vécu de ville industrielle. Ceux qui ne la connaissent pas, ou pas suffisamment, y compris les gens avertis, voudraient l’affubler, coûte que coûte, des attributs allégoriques des villes industrielles. Les préjugés ont la vie dure, même si tout en elle incarne un flagrant démenti.

Si je devais la décrire, je verrais Turin comme une cité allongée, baignant son flanc dans le Pô, offrant son dos aux premiers rayons lumineux de la colline tout en contemplant la chaîne des Alpes où l’astre solaire viendra se coucher après l’avoir inondée de lumière. Reprenant Baudelaire, je dirais: « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ».

L’ordre transparaît dans sa structure urbaine en damier, dans l’articulation fonctionnelle entre ses différentes zones, comme dans celle des grands hôpitaux de Corso Unità d’Italia. La rationalité règne également dans la succession des places entre la gare de Porta Nuova et le Palais Royal. Dans l’ordonnancement et l’harmonie des bâtisses ainsi que dans les normes urbaines et architecturales.

Quant au luxe, il est récurrent, omniprésent. Il apparaît dans les merveilleux cafés centenaires, autour de la Piazza San Carlo et le long de Via Roma, sous les arcades ou dans les soubassements d’immeubles prestigieux que dominent des jardins en terrasses luxuriants et discrets. Le style baroque des façades de la multitude d’immeubles leur confère une élégance imposante et cossue. Les boutiques et magasins de prestiges de Via Roma et de ses alentours sont là pour l’attester. Les dorures des plafonds des palais, des cafés et des demeures anciennes vous tiennent le nez accroché. L’opulence et le charme se révèlent dans les superbes maisons de maître de la Crocetta et des villas immergées dans les parcs immenses de « La Collina ».

Sans aucun effort, je pourrais continuer mon énumération, sans risque de tomber dans l’excès.

Le calme et la volupté baudelairiennes sont dans les senteurs et les couleurs de l’automne. Les arbres de la Colline offrent à la ville un bouquet flamboyant où se mêlent le jaune ocre, le vert pâle, le marron clair et le roux incandescent. La volupté est dans l’odeur des premiers feux de bois des cheminées. Elle est dans cette atmosphère mystérieuse et suave qui enveloppe la ville, aux derniers rayons de soleil qui éclairent les tuiles rouges des toiture vues des mansardes de via Mazzini, des terrasses de Corso Traino ou d’entre les balcons de Via Francesco da Paola. La volupté est dans l’arôme et la douceur des chocolats chauds dégustés chez Barratini ou dans le fondant des Gianduotti et autres crémini savourés chez Majani.

La volupté se dilue dans les gorgées tannées du nectar piémontais, le Barrolo, bu dans un immense verre ballon et laissant son velouté sur le palais. Elle est dans le regard tendre des couples blottis sur les bancs, à l’intérieur des parcs tapissés de feuilles mortes. Ils savourent à deux la symphonie automnale, à l’affût du moindre frémissement des feuilles qui tombent dans un lent et langoureux tourbillon. La volupté enfin, a la saveur délicate des cerises, d’un rouge vermeil, charnues et juteuses, chapardées sous le cerisier de Pecetto, et consommées à son ombre, dans la douce chaleur du mois de mai.

Et la tranquillité enveloppe la ville qui reprend ses droits aussitôt les heures de pointes dépassées. Une impression de cité désertée par ses habitants, entre l’ouverture et la fermeture des écoles et des administrations. Les incursions programmées ou impromptues dans le Parco Valentino, sur le quai du Murazzi ou du Lungo Pô, à quelques encablures des boulevards et des rumeurs du centre, vous plongent dans un havre de paix. Le Pô coule si lentement qu’il ressemble à un étang dormant. Les ponts qui l’enjambent viennent tour à tour projeter leurs reflets sur le miroir de l’eau. La Colline vous invite à de longues promenades, dans les innombrables sentiers verdoyants pour arriver au point culminant de Strada San Michele entre arbres et bosquets, au parc de la Maddelena, ou au Parco Europa. Vous ne pouvez point rater le majestueux Mont Viso, avec sa coiffe blanche hivernale.

Je l’ai visitée, cette ville que je connais si bien à présent, pour la première fois, en 1981. Et y suis resté presque deux mois. J’ai l’ai revue quelquefois, à l’occasion de mes visites de travail à Milan. Le premier séjour et les visites répétées, nous ont permis de nouer des liens d’amitiés de grande qualité. Grâce à eux, nous nous sommes graduellement insérés dans la vie et dans le paysage pour nous sentir turinois d’adoption; même si la langue italienne est sur mes lèvres encore approximative, hésitante et fortement francisée, « francese » (on prononce frentchézé), en italien.

Les liens solides et réellement amicaux ont été les premiers à activer la solidarité aux pires moments du drame algérien. Quand la situation est devenue insoutenable dans notre pays, nos amis turinois nous ont spontanément ouverts leurs cœurs et leurs bras pour nous permettre dans un premier temps de nous reposer de l’enfer vécu et ensuite d’échapper à un crime programmé.

Les multiples aller-retour ont commencé en 1994. D’abord entre Alger et Turin et par la suite entre Tunis et Turin. C’est à Turin que nous avons pu trouver un travail passionnant qui a rempli tout notre temps et qui correspond à un idéal de justice sociale ayant tant bercé nos rêves de toujours. Cela nous a aidés à panser les blessures et à rétablir progressivement un équilibre terriblement malmené durant les années de feu. Au prix d’efforts gigantesques, nous sommes redevenus des êtres normaux après avoir été des bêtes traquées, dans le viseur du snipper soigneusement embusqué dans le maquis urbain. Car Alger la blanche était devenue, à son corps défendant, tantôt ville noire tantôt ville rouge. Et comme presque toutes les autres villes et villages, elle était un vaste no man’s land pour nous et pour l’écrasante majorité des Algériens.

Turin s’est trouvée là, pour offrir tout ce qu’elle avait de beau : ses parcs, son centre ville, ses théâtres, son opéra, ses salles de concert et de cinéma, ses musées. Une véritable boulimie s’était emparée de moi, sans doute par instinct de survie. J’écumais sans lassitude tous ces lieux. Guidé par les amis, les collègues, et continuellement par TorinoSette, le supplément hebdomadaire de la Stampa, consacré aux événements et manifestations culturelles. Le Folk Club, l’Opéra et le Piccolo Regio ainsi que d’autres salles de concerts, rien ne m’a échappé.

Après la ville, ce fut la découverte des riches coteaux des vignobles du Mont Ferrato et des Langhes, les nombreuses et splendides vallées des Alpes parcourues à pied ou en voiture, les lacs et les torrents. Tout ce qui est autour de Turin lui appartient. Il s’agit de son prolongement naturel, à portée de la main. La ville s’y étire, s’y prélasse et respire.

Quand le besoin de sentir l’iode et d’entendre le bruit de la mer se fait pressant, il suffit de courir vers Genova la voisine. Et, sur la plus proche falaise ou au creux d’une des nombreuses criques, il faut fermer les yeux, se laisser aller, se laisser porter par le bruit des vagues jusqu’à la rive d’en face. Mettre enfin le pied sur la plage de galets, dans cette petite crique de Tiza à Mazer, tout près de Tigzirt en Kabylie Maritime. L’air du large vous souffle dans le visage l’odeur du sel marin mélangée aux senteurs des pins et des figuiers. Mais voilà que j’entends au loin le bruit des roquettes lancées par les hélicoptères sur la forêt de Mizrana pour en déloger les hordes de sanguinaires qui disputent leur territoire aux chacals et aux sangliers. Le cri des arbres estropiés et des bêtes effrayées parvient jusqu’à mes oreilles. Nulle part dans ma mémoire, il ne peut y avoir de paix.

Tu m’entends bien Davide (Davidé, en italien). Cela se voit dans ton regard calme et scrutateur. C’est ton métier que d’écouter les gens qui sont à la recherche de la paix intérieure.

Je suis venu chercher à Turin, la tranquillité, un peu de quiétude, voire de la sérénité, mais soudain cette quête m’a échappée alors que je pensais y être parvenu. J’aurais du venir te voir, tout à fait au début, pour te raconter la longue histoire qui m’a m’amené dans cette ville et quelques années plus tard, jusqu’à toi.

Le commencement de cette histoire, tu le connais maintenant. Il est couché sur le papier, dans les chapitres précédents. La suite, elle, se déroule comme je te le raconte à présent. Il m’en coûte cependant de l’étaler au grand jour. Mais je ne peux la dissocier de ma vie à Turin. J’ai débarqué dans cette ville, seul, avec trois fardeaux: une valise à la main, un traumatisme dans le corps et une blessure dans l’âme. Que l’on s’entende bien, je n’ai pas choisi de quitter l’Algérie, j’y étais contraint. Quoiqu’en pensent certains super patriotes autoproclamés. Pour plus de commodité, je les nommerai les spa. Les lettres minuscules leur vont bien. C’est tout à fait à leur dimension. Ceux là même qui poussent le cynisme jusqu’à clamer du haut des perchoirs qu’il ne fallait pas partir, même si tout prouvait que l’on était une cible bien cadrée dans le viseur du snipper. Dans leur têtes, et c’est probablement leur souhait « il vaut mieux être mort ici, que vivant ailleurs ». Ils auraient eu ainsi le devoir de cocher sur leur liste les victimes de la « tragédie nationale ». Tenir à jour le tableau de chasse et posséder le droit d’octroyer des statuts post-mortem et enfin avoir la magnanimité de distribuer les compensations aux familles des victimes, quand il en reste…

Ils pratiquent en toute bonne foi la confusion des genres: toutes les victimes de la tragédie nationale auront le même statut et peut-être les mêmes droits. Qu’ils soient bourreaux, égorgeurs d’enfants, terroristes en armes contre leur pays et leur peuple ou leurs victimes, ils seront traités à égalité. C’est dit, c’est décidé, c’est fait. On n’en parle plus. Surtout, il ne faut plus en parler. Mieux encore, il est interdit d’en parler. Il ne restera plus que les fous, ceux qui ont perdu la raison à cause de la « tragédie nationale », qui continueront à crier leur mal.

Tant pis, je crierai avec eux, haut et fort, jusqu’à crever le tympan de ceux qui ne veulent rien entendre. Je crierai que l’exil n’est pas un choix. Je crierai que l’exil est un arrachement. Je martèlerai inlassablement que je ne demande rien, ni statut, ni droit, ni privilèges, de quelque nature que ce soit.

Je revendique seulement le droit à la vie, à la dignité et à la liberté de penser et de s’exprimer. Je me battrai pour ce droit.

Davidé, quand l’homme a besoin d’exploser, par pudeur, il le fait entre quatre murs, la tête enfouie dans l’oreiller. Quelquefois, cela ne suffit pas. Quand la douleur devient trop grande, le corps, trop chargé, se doit de l’évacuer, de l’expulser. J’ai essoré mes yeux pour l’extirper, cette douleur, pour l’extirper dans les larmes. Je l’ai diluée dans tous les vins des Langhes.

L’exil ce n’est pas seulement partir de son pays, c’est aussi partir de soi-même. Ne plus retrouver ses repères. Que l’on s’entende bien, il n’est nullement question de nostalgie: les effluves de la menthe, la chorba qui cuit sur le feu un après-midi de Ramadhan, une virée du coté de la mosquée de Ketchaoua pour acheter du pain à l’anis, tout cela est à deux heures de vol de Turin.

Les repères sont affectifs, et sont dans l’échelle des valeurs.

Par exemple ?

Ce qui me vient tout de suite à l’esprit: je n’accorde plus la même valeur au fait que des gens fassent la prière et aillent à la mosquée. Alors que ma vie durant, imprégné de l’image de mes parents et de beaucoup d’autres gens de mon entourage immédiat, j’ai associé à cette pratique, les mots bonté, générosité, droiture, honnêteté. Plus maintenant. C’est terminé. C’est classé. Les traîtres en Djellaba, kamis et autres accoutrements ont eu raison de cette naïveté.

Ce n’est pas forcément de la naïveté, cela pourrait être de la clairvoyance ?

Le résultat est le même: le signifiant a changé. Toutes les apparences, ostentations ou manifestations religieuses dans mon pays, deviennent suspectes, même si la religion met en garde contre ce genre de pensées. Trop de charlatans et à tous les niveaux ont fait de la religion un fond de commerce, pour que je révise ma perception. Donc, je n’ai plus les mêmes valeurs.

Et l’exil dans tous cela ?

La perte d’un repère structurant de la personnalité. Dans ce cas précis, c’est se sentir exilé du royaume de Dieu. Il faudrait du temps, et surtout des matériaux nouveaux pour reconstruire tout cela. Dans ce genre de situation, il n’est plus possible de reprendre les mêmes éléments de référence, comme on le ferait avec les pierres d’un mur tombé, pour se réconcilier avec soi-même et avec sa société.

Et par rapport à Turin, quel serait ton statut?

De travailleur étranger résidant à Turin. L’exil ne se réfère pas exclusivement au pays dans lequel on arrive, c’est d’où l’on part, c’est l’arrachement forcé qui pose plus de problème que la transplantation. Je me sens bien dans cette ville et je vis en parfaite harmonie avec elle. Je n’ai absolument aucun problème de ce coté là. Je n’arrête pas de la découvrir et de l’apprécier. Forcément, je la regarde avec le regard d’un étranger, en quête permanente de clés de lecture, qu’elles soient architecturales, urbanistiques, culturelles, sociétale.
A propos de clés de lecture, j’ai été sollicité pour participer un cycle de formation destiné à des fonctionnaires de l’administration publique et du secteur de l’éducation nationale de Turin. Le thème concernait les mouvements migratoires dans le monde et de façon plus particulière l’émigration maghrébine vers l’Europe et vers l’Italie. Le but était de d’informer les participants sur quelques éléments historiques et culturels des gens qui viennent du Maghreb. Il s’agissait en fait de les aider à mieux appréhender ces nouvelles réalités, afin de mieux gérer certaines difficultés liées à l’immigration.

 

19 commentaires sur “Turin, un long chemin d’exil, par Mostefa Boudiaf

  1. L’exil, qui consiste en la privation d’un lieu propre pour un individu ou un peuple, se révèle comme perte de l’origine. Cette détermination a priori négative n’atteint pas seulement le corps, mais aussi la conscience dont est dévoilée alors la structure ontologique fondamentale. La conscience se manifeste en effet comme faculté de se projeter au-delà de son lieu propre. Pour vivre, elle doit s’exiler. Mais puisque le concept d’exil inclut celui du retour, il appert que l’exil de la conscience annonce également l’avenir de retrouvailles avec l’origine, c’est-à-dire Dieu.

    Olivia Bianchi

    Bises Bonne journée

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  2. Ahhh de longs extraits de roman ! C’est tellement plus agréable que de simples critiques. ça donne envie d’Italie et bien sur de déguster un peu de Barrolo. Surtout dans ces immenses verres ballon

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  3. Merci pour ce beau texte poignant sur l’exil. Le sujet me rappelle un roman boulversant de Latifa Ben Mansour « La prière de la peur ». Elle parle de l’exil en France et du dramatique retour en kabbylie d’une femme confrontée de nouveau à la barbarie de certains.

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  4. J’aime beaucoup cette idée de photographie en surimpression pour donner à voir l’exil.
    L’exil, Mostefa Boudiaf le porte en lui. La mondialisation redéfinit notre géographie, comme il le montre avec des allées et venues parmi les lieux de sa vie. L’exil prend désormais une autre dimension, plus intime.
    Surtout, l’écriture, premet indiscutablement d’en alléger le poids. Voyons les Athéniens pour qui l’ostracisme était le pire des châtiments, parce qu’ils ne pouvaient pas partir avec leurs dieux poliades statufiés qui n’avaient pas encore été mis en texte.

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  5. La photo est joliement réussie…passage du noir et blanc à la couleur. Légère superposition de deux mondes au soleil.

    …mais qu’en est-il des nuits ?
    Langue d’adoption le jour et langue maternelle la nuit ??

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  6. L’exil, Turin.
    Pour moi deux raisons d’être touché par votre texte. La seconde, que vous parvenez à sentir, comprendre, aimer, va guérir la première.
    Jamais complètement.
    On aimerait savoir votre parcours : nous donnerez-vous le début de votre récit ?

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  7. Mostefa Boudiaf ne pourra vous répondre que plus tard.
    Il est actuellement éloigné de possibilités de liens internet faciles.
    Je prends donc l’initiative auprès des lecteurs pour les remercier de leur attention et de leurs commentaires, en attendant qu’il puisse le faire lui-même.
    Merci aussi pour les commentaires sur le montage photographique.

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  8. C’est un texte magnifique. Merci Chantal de me l’avoir signalé. J’aurais aimé lire le parcours de Mustapha. Je le devine, peut-être, un grand nombre d’intellectuels algériens, comme lui, ayant raconté l’exil pour échappé à la terreur de la barbarie… D’autres sont restés. Certains par choix, pour que le pays ne soit pas livré, abandonné entre les mains des barbares. Il faut leur rendre hommage même, si parfois, se permettent-ils de critiquer l’exil des autres. D’autres sont restés parcequ’ils n’avaient pas la possibilité de partir… peu importe, l’essentiel n’est-il pas de rester attaché au beau pays qui nous a vu naître, qui a eduqué nos sens et notre sensibilité. Le goût de l’orange et de la datte, acheté sur le marché de la Lyre, pas bien loin de Ketchaoua, ont un gout et un parfum, si perticuliers. A chaque pays ses senteurs. Celles-ci éveillent, particulirement chez ceux qui sont loin du pays, mais si proches par le coeur et l’esprit, un appel au retour, dès que possible, chacun selon sa situation, ou tout au moins, un vif intérêt pour ce qui s’y passe, le pays a besoin de toutes ses intelligences pour réduire et extirperr à jamais la barbarie… même à partir de Turin. Merci encore.

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  9. J’ai beaucoup apprécié ce récit qui m’a servi de miroir en quelque sorte, tant il m’a rappelé ma propre expérience !

    Bravo pour avoir si bien exprimé les différents sentiments qui nous traversent pendant cette quête de la sérénité !

    Leïla

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  10. Poignant ! Poignant de lucidité et de sincérité.
    Merveilleux ! Merveilleux de poésie et d’élévation d’âme.
    « Assoiffant » ! « Assoiffant » de plein de choses. Tout au moins d’un début et d’une suite. A quand, s’il vous plaît, la publication en entier ?

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  11. c’est limpide, Mostefa. Et pour moi, c’est d’autant plus émouvant que je t’entends le raconter, posément. Nos virée à Batna pour l’énergie solaire, c’était il y a 30 ans, c’était il y a 3 siècles ?
    Amitiés.

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  12. Magnifique Mostefa, au nom d’une vielle amitié « d’avant », d’avant la barbarie, je souhaite t’entendre en direct, à Aix, à Turin ou à Alger, pour échanger sur nos vies, nos disparus; mon adresse mail est toujours valide. A bientôt j’espère. J’en profite pour saluer Michel Capderou, énergéticien solariste émérite, que de belles choses avons nous faites ensemble!

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