Si baba yaga signifie « vieilles sorcières sages » dans la mythologie russe, je me demande si leur maison, dont les médias se font l’écho, n’est pas plus vouée à la sorcellerie qu’à la pratique de la sagesse.
Witches. Woodcut, Hans Baldung
Entendue au réveil, samedi matin (15 octobre), l’une ou l’autre de ces baba yaga décrivant leur future et idyllique demeure respectant l’environnement et permettant de vivre à la manière des béguinages flamands où les dames restaient entre elles. On se souvient du célèbre livre de Françoise Mallet-Joris
Tout de même! Je sursaute lorsque les mots suivants parviennent à mon tympan forcément incrédule: « et bien sûr, nous avons refusé la mixité car il n’est pas question que nous jouions aux infirmières pour recueillir les derniers instants de ces messieurs ». S’en suit un adorable ricanement! Fière d’elle la féministe!
Une baba Yaga, représentée le plus souvent en sorcière unijambiste (« Baba Yaga, en russe : Костяная Нога) et vivant dans une maison sans fenêtre dans les tréfonds de la forêt. Elle ne porte jamais de foulard, ce qui était jadis considéré comme scandaleux par les paysans russes. (d’après Wikipedia)
Nous voici rassurés! La maison est écologique et les hommes sont dehors. Bravo les sorcières!
A moins, à moins, que la dame interrogée samedi dernier, ne fasse de l’humour noir, sa spécialité incontestée.
– « …il n’est pas question que nous jouions aux infirmières pour recueillir les derniers instants de ces messieurs… »
pas seulement « femmes-infirmières »
car il est vrai que la toilette des morts puis leur mise en scène pour la dernière veillée n’étaient pas assumées par des hommes
cette facette de la femme-ménagère est souvent tue, oubliée, du moins passée sous silence
reste à ne pas gommer non plus la dimension religieuse des béguinages…
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Certes, certes, rendons hommage.
Mais il ne s’agit pas ici de la toilette, mais bien du « recueil des derniers instants »!
Quand à la dimension religieuse, oui, justement. Mais où sont les pietas d’antan?
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je trouve leur démarche plutôt intéressante! La dimension des soins ne me parait pas essentielle. Pourquoi se focaliser uniquement là-dessus?
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Souvent les féministes (les radicales, celles qui aboient) manquent d’humour : bonne idée que de renvoyer au livre de Breton où il y a beaucoup de leçons à prendre, à apprendre et à apprécier, ça peut parfois servir en ce monde manichéen (ou cette planète manichéenne, pour ne pas faire de jalouses).
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