Tandis que l’Italie a ouvert ce week-end les célébrations (merci à Brigitte Mammano pour le lien) marquant les 150 ans de son unité
Va, pensiero sull ali adorate
va, pensée sur tes ailes dorées….
chante toujours et plus que jamais le choeur des esclaves dans le célèbre opéra de Verdi, Nabucco. Choeur symbolique, qui incarne, au moment du Risorgimento , le peuple de la péninsule italienne en lutte. VIVA VERDI ! criait-on dans les rues.
L’enthousiasme de la formule cachait en elle-même le sigle d’un autre cri de ralliement, celui de l’adhésion au mouvement de l’unification italienne: Viva Victor Emmanuel, Roi d’Italie!
« Car c’est en effet le célèbre « Va, pensiero » de Nabucco , composé en 1842, vingt ans avant l’unification italienne, qui servit alors aux Lombards (lesquels s’identifiaient ainsi aux Hébreux prisonniers des Babyloniens), d’hymne national avant la lettre, avec des vers ciselés, d’après le « Psaume 137 », par le poète Temistocle Solera . »
Sous les paroles apparemment innocentes, l’auteur révèle toute la force d’une pensée libre permettant de résister et de supporter avec courage les souffrances endurée par tout un peuple. La puissance de la musique qui porte le poème, sa gravité dégagée de toute ornementation futile, la beauté de la ligne mélodique soulèvent toujours l’émotion, quel que soit le public et le lieu. Il est de tradition de bisser l’exécution de ce passage de Nabucco. Le 12 mars dernier, la représentation avait lieu à Rome et ouvrait symboliquement les manifestations culturelles qui accompagneront la célébration des 150 ans de l’unité italienne. Au moment de la reprise du choeur, le chef d’orchestre, Ricardo Muti , s’est tourné vers la salle et l’a fait chanter avec les choristes. Les larmes coulent. Emotion palpable et profonde, en écho à la longue histoire des générations d’hommes et de femmes qui ont fait ce pays et auquel Muti a rendu hommage en rappelant combien sa tradition culturelle était prestigieuse et combien elle s’avérait fragile si l’on continuait à la priver d’encouragements, comme c’est le cas avec les choix politiques aujourd’hui… Berlusconi était dans la salle. A-t-il entonné le choeur du peuple résistant?
Pardon pour l’absence de traduction concernant les liens en langue italienne. Mais profitons sans retenue de cette plongée dans la musique de cette langue, soeur de la nôtre. (Profitons de la voix de Benigni, réalisateur et acteur de « La vie est belle ») ,
et ViVA l’Italie, dans la ferveur de la fête à laquelle nous nous associons!
Photo de la rue d’Alba: Guy Serrière
Bravo , Chantal!
Nous sommes, tête baissée, tombés dans le mur… si peu libres de nos affects…
Ah, si seulement, de par le monde, la liberté se déclinait en toutes les langues !
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Quelle unanimité! quelle erreur!
A propos de Verdi et d’Italie, nous partons à Bologne, Ravenne et Parme. Avez vous des suggestions de lecture?
On ira à Bussetto voir la maison de Verdi!
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Comment ne pas te remercier de participer toi aussi à cet élan d’Unité, étant donné que l’Italie et la France sont frères de sang… La Maison de Savoie s’est transférée à Turin qui est devenue ainsi la 1ère capitale d’Italie au XVI s.. , puis il y a 150 ans tous les autres petits états se sont unis à cette Maison. « Bellissimo »… la diversité dans l’Unité, ce qui fait la richesse d’un pays et sans aucun doute d’un grand état que sera l’europe?
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J’en ai verdi de honte.
Avec Jeandler, nous lèverons notre verre à ceux qui résistent contre Berlusconi.
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Bien trouvé, Dominique! Et à la santé de tous les amis résistants de ce blog.
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A (re)voir alors qu’en Belgique, un projet de loi a été déposé affirmant que dans l’impossibilité de tracer « une ligne de démarcation entre résistants et collaborateurs », il importe d’amnistier ces derniers et de les indemniser…
Les quatre députés signataires de ce projet, appartiennent au Vlaams Block, un parti prônant la disparition du pays.
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La grandeur d’un peuple dans son unité contre l’oppression, magnifiée par un grand compositeur. Emotion.
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