Quelle intuition, Jeandler ! (Vite courez faire un tour dans les allées de son jardin…). Car c’était bien cela, la solution à l’évocation de ce week end: Ionesco (1909- 1994), avec sa célèbre pièce: Les chaises.
Mais laissons-lui la plume pour la décrire:
« Le thème de la pièce, c’est l’irréalité du monde. C’est une pièce sur l’absence. Il n’y a personne autour de nous, personne dans le monde, dans un monde évanescent qui disparaît, qui doit disparaître. Où est passé le passé ? Plus rien n’est et, ce qui revient au même, plus rien ne sera. Les deux vieillards qui sont là sont presque inexistants eux-mêmes. Ils ne sont là que pour manier des chaises, des dizaines de chaises, et pas pour exprimer le vide ontologique, qui est le vrai sujet de la pièce. »
On a coutume de dire que Ionesco a inventé pour le théâtre un mécanisme de prolifération (ici l’accumulation des chaises vides représentant les invités fantômes) qui traduit l’angoisse d’un néant rempli d’éléments vains. On aurait pu évoquer également aujourd’hui son étrange « jeux de massacre » , pièce créée en 1970 au Théâtre Montparnasse, qui a pour thème une épidémie, une peste qui ravage la Ville.
Cela vous rappelle-t-il quelque chose?
« Des sketches rapides montrent les réactions des paysans, des riches bourgeois, des intellectuels, des médecins, des pauvres… La politique s’en mêle, car les gens des partis veulent exploiter la peste à leur profit. Finalement, le feu dévore la ville entière et rétablit l’ordre. »
Photo empruntée au site de THEATRE-CONTEMPORAIN.net
Oui, le théâtre de l’absurde est tous les jours en représentation sur la scène politique nationale et sarkozienne, là-bas, près du carrefour de l’Odéon, juste à droite.
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Je me souviens d’être allée voir la pièce avec le Lycée et d’une amie qui s’était endormie (la vie de pensionnaire) dès le début. Réveillée par les applaudissements, elle a été surprise de découvrir une scène couverte de chaises. J’avais eu beaucoup de peine à lui résumer la pièce…
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Je viens sur votre blog par « Bloguer ou ne pas bloguer ». Je suis allée voir ce WE « La cantatrice chauve » au théâtre de Sartrouville. Vive l’absurde !!! La salle était pleine de jeunes étudiants, la fin de la pièce aux multiples fins, a été un délire d’absurde emporté par l’enthousiasme. Un pur régal !
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comme Lautreje !
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Sympa, ce « Bloguer ou ne pas bloguer » de nous faire ainsi de nouveaux amis.
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J’ai vu la pièce mise en scène par Alain Timar, théâtre des Halles , à Avignon, avec cet empilement de chaises qui semble nous emporter, nous submerger, nous noyer. Impressionnant!
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Je me souviens, il y a de cela quelques années, d’un empilement de chaises dans la (magnifique) chapelle de la Salpêtrière, à Paris.
C’était une oeuve du Japonais Tadashi Kawamata, en 1997.
Tout aussi impressionnant.
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