Aux marches du palais des rois d’Espagne, la semaine dernière, les photographes du monde entier ont capté l’éclat d’une semelle rouge. Celle de l’escarpin de Carla Bruni-Sarkozy
Il est vrai qu’aux marches du palais, les belles de nos plus lointaines ballades, ont toujours été si bien chaussées que la mémoire collective en garde à jamais le souvenir.
Quant aux auteurs de ces ballades, pour la plupart, leurs noms sont effacés…Longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues...Mais le nom de ces belles et de ceux qui les chaussent , petit cordonnier ou prince, ont aussi a déserté nos mémoires. Seuls subsistent les mots repris entre autres par Perrault, pour raconter l’incroyable aventure de celle qui perdit sa pantoufle de vair au douzième coup de minuit ou de la très belle et très sage qui choisit ce petit cordonnier… Mais quel poète aussi que cet artisan-là!
La belle, si tu voulais
nous dormirions ensemble
dans un grand lit quarré
aux bouquets de pervenche…
De quoi faire rêver dans les chaumières. Finies la crise financière et l’angoisse devant la grippe venue des auges à cochon. Rien de tel que la réminiscence de ces comptines innocentes ou de ces contes à dormir debout qui permettent aux souillons l’espoir de porter des atours de princesse et aux plus réalistes des femmes au foyer de grimper les marches avec Carla. De cette démarche inimitable, précautionneuse, ralentie et serrée. Les voici elles-aussi conscientes de ce qui se passe dans leurs dos. Ravies de tous ces regards portés sur leurs postérieurs légers et insolents. Et les voici qui poursuivent leurs ascensions, littéralement portées par leurs escarpins à semelles de feu.
Puis se retournent, malicieuses, pour poser et juger de l’effet produit et se détournent de l’image, en haussant les épaules:
-Pour un peu, elle nous roulerait bien dans la farine, cette petite-là, avec son petit cordonnier, pardon, elles voulaient dire… président!
La photo des chaussures de Carla est empruntée au site de Christian Louboutin
Cette photo a été publiée par Gala, comme par « Libération », voir mon blog du 30 avril dernier (lien « Carla Bruni-Sarkozy », en rouge) :
http://dominiquehasselmann.blog.lemonde.fr/2009/04/30/picasso-et-zidane-le-pinceau-le-ballon-et-sarkozy/
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En attendant Godasse, cet idiot de Don Quichotte à la petite semelle se juche sur une paire de talonnettes et se pénètre, ô miracle, de l’infinie hauteur du ciel.
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Un billet léger, mais qui en dit long.
Rêvez, rêvez… et oubliez.
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Je me demande (c’est une formule en fait), quel est l’impact promotionnel de ces belles femmes (-épouses ou maîtresses) sur les carrières de leurs maris. Ceux qui ont une dame lambda, avec nez carré et éventuellement un gros derrière, même si bien habillé par Truc ou Machin, n’ont que leurs actes et leur activité politique, intellectuelle ou autre, pour se mettre en valeur.
Que penser alors d’hommes qui se dépêchent de se pendre au bras de plus belles qu’eux, et dont le moindre déplacement est accompagné de regard jaloux ?
Les rêves attachés à nos chansons anonymes sont loin de cette espèce de corruption par l’image, une « starisation ».
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Que dire des époux ou compagnons de ces présidentes, reines, et autres dirigeantes? Des consorts, dans l’ombre… qui n’osent, eux, se montrer.
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Si je résume, voilà des escarpins de gala qui ne vont pas en faveur d’une libération.
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« Tous le chevaux du roi, pourraient y boire ensemble lon-la, pourrait y boire ensemble »…
pas les chevaux sauvages évidemment. Seulement ceux qui aiment manger leur picotin dans la main du Seigneur et Maître. Les bien dressés. Les larbins, quoi.
(je ne sais pas pourquoi pendant que j’écris ce commentaire l’image d’un équidé capable de manger dans n’importe quelle auge pourvu qu’elle le nourrisse me traverse l’esprit. Ce doit être Besson, sûrement)
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