Pour s’enraciner dans la tradition picturale chinoise -épure du trait, forme captive et reprise à l’infini dans l’espace du tableau, jeu subtil de la déclinaison monochrome d’une tonalité jamais épuisée, univers apparent conduisant au symbolisme des nombreux plans sous-jacents- la peinture de Tay Kiam Hong s’inscrit dans la modernité de l’environnement singapourien et totalement dans celui de notre univers-monde.
Etrange inspiration que celle de ce peintre qui voyage peu, mais observe jusqu’à l’obsession l’évolution de la faune marine abritée par l’aquarium géant de l’île aux plaisirs qu’est Sentosa !
Quelles sont ces créatures se mouvant a l’intérieur des toiles? Prêtes a s’échapper? Celles-ci à droite, celles-la, à gauche?
Mais déjà prêtes à revenir?
Minuscules tortues d’eau aux carapaces translucides, hippocampes tigrés chevauchant la verticalité des eaux, méduses molles, multicolores et transparentes, flottant comme des bateaux ivres accrochés tout au bout de leurs longs flagelles spermatiques. Calamars aux yeux ouverts sur nos propres interrogations…
Le croquis minutieux est celui de l’entomologiste ainsi que la précision du trait, mais l’emploi de la touche polychrome au milieu de la déclinaison des gris savants appartiennent à l’art maîtrisé d’une peinture qui voyage a travers le temps et l’espace traduisant la pulsation profonde de la vie.
L’exposition de Kiam Hong du mois de novembre dernier s’intitulait Ocean Heartbeats, les battements du coeur de l’ocean.
Traduction anglaise de Graham Sage:
Drawing from traditional Chinese painting techniques, where the purity of a single brushstroke counts, where the subject of the painting is captive and reproduced an infinite number of times within the confines of the picture, where there is a subtle play between never-ending shades of black, where we are pulled from the world as we see it into numerous symbolical alternative levels, Tay Kiam Hong’s work is anchored in the modern environment of Singapore while at the same time being totally in tune with the universe.
The unusual source of inspiration for this painter, who travels little but who observes the evolution of marine life until it becomes almost an obsession with him , is the giant aquarium in the fun-in-the-sun island of Sentosa.
Who are these creatures moving inside his pictures, ready to escape to the right and to the left, but ready, too, to swim back into the painting?Tiny turtles with translucid shells, striped sea-horses wending their way vertically through the water, soft jellyfish in different transparent colours floating like ghost ships attached to the ends of their long sperm-like tails, wide-eyed squids watching our every move…
The details and masterful brushwork could be that of an entomologist but the masterly touches of colour within the grey tones of the artist’s work, project the paintings through time and space with the pulsating rhythm of life.
Kiam Hong held an exhibition of his work last November entitled Ocean Heartbeats.
La composition aussi est remarquable.
Le mouvement naît de la fuite vers le vide, qui devient provisoire.
Une belle étape !
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Ces œuvres sont-elles visibles dans une galerie ? Si oui, pourriez-vous me donner l’adresse ?
Je serai à Singapour dans une semaine, et j’ai mieux à faire que « shop till you drop ».
Merci !
M. P.
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Ces tortues minuscules semblent voler; un ballet à la fois très contemporain mais très classique dans l’épure.
J’aime beaucoup le mouvement de ces particules éphèmères de vie et multicolores. Larvaires mais affirmées dans leur destin.
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ah! ouf! ça repart! (le blog!). Mais… dites-moi, ces deux oeuvres sont du même auteur?
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Merci Dominique, merci Jeandler, pour la rencontre et l’appreciation des toiles de Kiam Hong dont je reparlerai car sa maniere d’utiliser l’ecriture comme faisant partie d’un tableau, merite qu’ on s’ y arrete encore.
J’ai repondu directement a Michel Petit pour une rencontre eventuelle avec le peintre lors de son passage a Singapour.
Oui, bien sur, Alain, les deux toiles de ce billet sont de Kiam Hong
Et mille pardons pour l’absence d’accents dans ce commentaire
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Je connais mal la peinture orientale , Chinoise en particulier .
Mais comment ne pas être fasciné par la pureté des lignes , par la sobriété des moyens utilisés , par la poésie qui s’exprime dans tant d’encres de Chine de roseaux , d’arbres , d’oiseaux , de cimes …
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Belles écritures…
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