La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,…
…Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l’enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?
Elles n’ont pas de nom, comme l’anonyme servante de Baudelaire , mais elles s’appellent parfois Félicité, Rosalie, Anna ou Marie. Et nous les avons tous rencontrées ces figures sans âge, allégories maternelles, qui nous rassurent tant. L’art en général et la littérature en particulier, les sort parfois de l’oubli, leur donnent un visage, restituent leurs gestes. Car elles-seules savent bercer les mourants, comme Anna le fait dans le film de Bergmann, « Cris et Chuchotements » . Car elles-seules permettent le passage d’un monde à l’autre. De l’adolescence à l’âge d’homme, par exemple, dans leur abnégation ancillaire, comme la Rosalie d’« Une Vie » de Maupassant. Car elles-seules, encore, sont le garant de ce fantasme inguérissable, celui du dévouement absolu, total, sans limite, telle Anna, racontée par Flaubert dans « Un coeur simple » et que la cinéaste Marion Laine fait revivre sous les traits de Sandrine Bonnaire.
Car elles-seules, enfin, comme les pietàs l’incarnent, sont les servantes infinies et désintéressées des désirs et des douleurs des enfants qu’elles portent dans leurs girons, d’une rive à l’autre, de leur naissance à leur mort.
Ne pas manquer de lire au sujet d’Un coeur simple, adapté par Marion Laine, l’article de Pierre Assouline
On pourrait ajouter à cette liste la Mamma d’Autant en Emporte le Vent
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Comme vous avez raison, Daniele.
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sandrine bonnaire est bien, mais quel academisme ce film. voilà comment on tue flaubert une fois de plus au cinema
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Ah! Bon! Je pensais que le film était bon. Mais je ne l’ai pas encore vu.
A qui se fier? Heureusement que vous passez par là pour nous mettre la puce à l’oreille!
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Bien. Il ne nous reste plus qu’à voir le film. J’ai eu de bons échos pourtant. peut-être ce genre de film, mise à l’écran et, semble-t-il, ré-interprétation d’un texte, est toujours sujet à controverse, ce qui est finalement bien légitime.
la suite au prochain épisode…
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Merci encore Chantal
Des demain je prends ce livre de Flaubert a la bibliotheque de l AF
Livre que je n avais pas lu
Quant au film il nous arrivera un de ces jours .. d ici un ou deux ans
Peu importe – le livre lui est trouvable
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Je pense aussi aux servantes de Fanny et Alexandre.
Voilà. Ce blog nous ouvre des portes aussi facilement qu’on décapsule des bouteilles ! (des bouteilles à capsules s’entend)
Kiki 🙂
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Deux souvenirs impérissables : Cris et chuchotements, Fanny et Alexandre. Et dans ce film si personnel de Cris et chuchotements, dans cette atmosphère de rouge omniprésent, qu’elle est admirable cette servante au chevet de sa maîtresse. Que voilà une belle découverte littéraire et une suite logique pour que reviennent dans nos esprits ces images impérissables de l’œuvre de Bergman.
Pierre R. Chantelois
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Voir ici le visage de la servante ay grand coeur :
http://www.alepour.com/Site-texte/textes_choisis.htm#visage_interdit
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Nouvelle adresse du visage de la servante au grand coeur :
http://alepour.free.fr/site-texte/textes_2.htm#visage_interdit
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