Revenons à présent au texte de ce traité de Waitangi .
Le Traité de Waitangi ou Te Tiriti o Waitangi en maori, a donc été signé le 6 février 1840 à Waitangi (eau qui pleure), dans la Baie des îles, en Nouvelle-Zélande , entre les représentants de la couronne britannique, les chefs de la Confédération des Tribus unies de Nouvelle-Zélande ainsi que d’autres chefs tribaux maori. Sa traduction en langue maori a été confiée au missionnaire Henry Williams qui assura également la traduction orale du texte lors de la signature.
On a beaucoup raillé depuis lors, la traduction de mauvaise qualité du Révérend Williams et nombre de commentateurs ont été jusqu’à lui faire porter le poids des difficultés n’ayant pas manqué d’apparaître après la signature du traité. Or les historiens actuels considèrent de plus en plus que la compétence du traducteur n’est aucunement à mettre en doute. Ce dernier connaissait parfaitement la langue et les usages autochtones. Mais certaines notions auraient pu être délibérément rendues ambiguës, comme celle de souveraineté, par exemple.
Quoi qu’il en soit, le traité de Waitangi reste très emblématique du rapport à la traduction des concepts de la culture dominée dans la langue du colon.
Celui qui traduit, le traducteur, c’est à dire celui qui « conduit au-delà », d’une langue à l’autre, à partir du verbe latin traducere, devient-il nécessairement un traditor, « celui qui transmet, enseigne » et par évolution phonétique, un traïtur (attesté en 1080), c’est à dire, un traître?
L’histoire des mots, de leur évolution phonétique et sémantique et de leur relations singulières nous offre parfois bien des surprises!
Notions empruntées au Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’Alain Rey.
Illustrations du traité empruntées à Wikipedia.
Conduire, transmettre, trahir… j’espère que ce ne sont pas les trois mamelles de nos décideurs ! Si ? Oh que je suis déçue…
Kiki 🙂
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L’esprit ou la lettre, that is the question!
Un curieux ménage (mais est-ce un mariage?) que le couple traduction/trahison!
Une question d’oreille.
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