Bravo à Bruno qui a trouvé le nom du poète.
Bravo aussi à Jeandler pour son intuition de départ, à cow boy pour l’imagination et à Posuto pour la remise en ordre. Bravo à tous. Que ferais-je sans vous?….
Tout d’abord, un site très clair qui donne la définition du surréalisme par Breton et permet de se remémorer son histoire.
Appolinaire et l’absence de ponctuation:
Il est attesté qu’Apollinaire (1880-1918) a réaménagé son recueil « Alcool« , plaçant « Zone » avec la modenité de ses thèmes et son absence de ponctuation, au début de l’ouvrage. Et ceci après avoir entendu une lecture par Blaise Cendrars lui-même, de sa future publication : « La prose du Tanssibérien et de la petite Jehanne de France »!
De plus, bénéficiant de réseaux de publication plus importants que Cendrars, il est parvenu à publier « Alcools » peu avant « La Prose du Transsibérien », ce qui fait du texte d’Apollinaire, une sorte de manifeste de l’écriture contemporaine.
Apollinaire inventeur du nom surréalisme:
Connu du grand public grâce au « Pont Mirabeau », « Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques (« Les onze mille vierges »( 1907). Il pratique le calligramme qui est également un terme de son invention. Il est le chantre de toutes les avant-gardes artistiques « les Peintres cubistes » (1913), le poète d’« Alcool » (1913 ) et de « Calligrammes » (1918) ou le théoricien de « l’Esprit nouveau et les poètes » (1917), un précurseur du surréalisme (« Les mammelles de Tirésias » (1917), dont il a forgé le nom.
(D’après Wikipedia) qui pouvait aider à trouver la solution de l’énigme. Mais il y avait bien d’autres sites à parcourir à partir d’un questionnement sur l’invention du mot surréalisme.
Alcools
ZONE
À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation
Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers
J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Quel poème magnifique. Merci de nous le faire relire. La poésie d’Apollinaire a quelque chose de désarmant, par sa facilité apparente, sa fluidité, mais aussi ses frottements, ses dissonances. Longtemps, je l’ai trouvé plus difficile à lire que bien des poètes jugés difficiles d’accès.
Bon, je suis arrivé encore trop tard pour l’énigme, mais je n’aurais pas trouvé. Il aurait fallu m’assister avec des mots, dans l’énoncé de l’énigme, comme calligramme, alcool, mal aimé, Lou, ou même son prénom, tiens, qui m’aurait peut-être mis sur la voie, après réflexion.
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J’ai découvert ce poème en regardant le film de Ang Lee, Yinshi nan nu 饮食男女 (la nourriture homme femme, en France ‘Sucré-salé’). Les étudiants chinois ânonnent le texte au laboratoire de langues. Et pourtant le charme du poème agit. La banalité devient magie. L’auteur explique en cinq mots comment il a fait, et on ne s’aperçoit même pas qu’on a été possédé.
A part ça, je ne m’attaquerai pas à vos énigmes; trop tard pour acquérir la moindre érudition littéraire, et la vie est courte. Je me contente d’y prendre plaisir.
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Ah! mais j’arrête tout de suite les énigmes si je m’aperçois qu’elles ne peuvent provoquer le moindre plaisir…
Il s’agit de petits jeux pour rire, sans érudition, juste quelques clics faciles, si on a envie de se faire signe par cet intermédiaire.
J’aime bien que vous parliez du film « sucré-salé ». je l’avais vu à Singapour au beau milieu de cet autre jeu des saveurs que propose la ville à moindre coût.
Vous avez raison, profitez bien de la vie si courte.
Amitiés à vous
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