Emprunter les chemins de la liberté, ces sentiers tranquilles au coeur des forêts protectrices, observer couleuvres endormies, orvets amoureux,
limaces et escargots


et même ce blaireau incrédule,
à la tombée du jour et se remémorer en chantant avec Robert Charlebois, les vers d’un tout jeune homme appelé Rimbaud:
Par les beaux soirs d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue…

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien…
Mais un amour immense entrera dans mon âme :
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme !
Lorsque Arthur Rimbaud envoie ses vers à Théodore de Banville, le 20 avril 1870, il a 16 ans et, se présentant, se vieillit d’une année!
Mais, au lever du jour, toujours faire sienne l’exhortation de Thoreau:
» A quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l’inconnu. Si je ne suis pas moi, qui le sera? »
A moi, à nous, à vous, donc, le choix de ce chemin à défricher qui mène au lendemain…
Photo du blaireau: Stephen Walker
Photo du chemin à défricher et des limaces: Nicolas Serrière
Autres photos: Guy Serrière
Tableau: Emile Claus (avant 1924) emprunté ici
Et toujours Rimbaud et toujours Charlebois, une bohème partagée :
– « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
Oh! là là! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou…
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur ! »
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Et toujours si étonnés que nous sommes à suivre le mystérieux chemin de ce poète devenu trafiquant d’armes…
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Higelin et Charlebois pour partager les mêmes sensations :
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J’aime beaucoup ce poème. Une amie en a fait une mise en musique que je chante avec des amis. Très différente de celle de Charlebois, mais très belle. Merci à JEA pour le lien , superbe duo.
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ma chere chantal tu me fais des frissons avec ton dernier blog !!! j’ ai une veritable phobie des serpents!!! Jocelyne
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Ces serpents aperçus dans le chemin qui mène aux prés communaux de notre village du Jura sont bien inoffensifs. De quoi peut-être guérir les phobies. Merci Jocelyne pour ton passage par ce chemin qui te donne pourtant des frissons
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l’exhortation de Thoreau est splendide! oui, en effet, « si je ne suis pas moi, qui le sera? »…
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