Ce n’était pas facile! Il ne suffisait pas de pianoter pour aboutir à cette « Mort de quelqu’un » publié par Jules Romains en 1911. Mais Motsaïques a trouvé.
J’ai, quant à moi, découvert l’ouvrage dans la bibliothèque d’un ami, la semaine dernière. Il ne m’était jusqu’alors jamais tombé entre les mains! Il faut dire que Jules Romain ne trône pas en numéro un parmi la liste des auteurs les mieux vendus dans les librairies. Essayez par ailleurs de vous procurer « Les hommes de bonne volonté« , grâce à Internet, vous mesurerez l’oubli au fond duquel l’écrivain est tombé ! Merci tout de même aux vendeurs d’occasions!
Et pourtant, l’écriture de Jules Romains est étrangement contemporaine. Style épuré. Phrase courte. Distanciation du narrateur. Le cinéma nous a aujourd’hui habitués à cet enchaînement rapide des plans. Au même moment que se passe-t-il? On se rappelle l’ouverture d' »Amélie Poulain« qui est devenue l’archétype du procédé narratif: « Unanimisme »! Ainsi Jules Romains avait-il nommée, cette manière de voir et de dire l’ensemble des micro phénomènes composant tel ou tel événement. Lorsque son héros solitaire meurt, dès le début du roman, sa présence est encore tangible, portée par ce que provoque la découverte de sa mort chez ses voisins qu’il ne fréquentait pas, par le télégramme qui arrive au village de ses vieux parents, par le voyage du père jusqu’à Paris…Chaque geste, chaque souffle composent le tout auquel chacun appartient. Grand défi que celui de Jules Romains cherchant par l’écriture à révéler la partition de l’instant où chaque quidam détient la clé de l’accord suivant!
Adolescent, j’ai suivi un vrai et long jeu de piste pour parvenir à dénicher les uns après les autres – et plutôt en désordre – les 27 volumes des « Hommes de bonne volonté » (rien que le titre !!!), au nombre desquels « Verdun » me laissa des traces indélébiles.
Par contre, la fin de vie de Romains glissant vers la droite et même la droite de la droite (guerre d’Algérie) me fit prendre des distances définitives vis-à-vis du vieillard.
J’aimeJ’aime
Tout à fait d’accord. Mathias Bernard, dans son ouvrage
« La guerre des droites : droite et extrême droite en France de l’affaire Dreyfus à nos jours » (2007), relate l’adhésion de J Romains à des thèses qu’on a du mal à imaginer sous sa plume.
J’aimeJ’aime
les hommes de bonne volonté sont à la maison mais je n’ai pas eu le courage de mettre mon nez dedans!
J’aimeJ’aime