Les temps s’y prêtent: ce jour du 17 juin, où la France, par la voix du Maréchal, annonçait sa capitulation…Irène Némirovsky le retrace dans ses carnets. Ces fameux carnets qui resteront fermés de 1942 à 1998! Il faudra tout ce temps à ses filles, en effet, pour oser ouvrir et lire cette « Suite française » que leur mère laissait derrière elle, après son arrestation (1942) et sa mort en déportation.
Il s’agit ainsi d’un roman posthume, publié chez Denoël et qui obtint le prix Renaudot en 2004.
Comme l’ouvrage de Hans Fallada, « Seul dans Berlin » dont j’ai déjà parlé dans ce blog, qui est en quelque sorte le reflet de celui d’Irène (dans celui-ci, on fête à Berlin la reddition française, dans l’autre, de Paris au petit village de Bussy, on est assommé par la décision prise en haut lieu), la force de l’écriture tient dans sa simultanéité avec l’événement. Irène Némirovski ignore évidemment ce qu’il adviendra au moment où elle écrit. De même, Hans Fallada, observant la contagion nazie dans son pays, ne connaît pas au moment où il rédige, l’aboutissement de la période noire qu’il subit. Son livre paraîtra en 1947, l’année de sa mort.
Ces deux ouvrages sont liés. Ils révèlent toute l’importance de « l’écriture à vif ». Cette écriture qui s’enracine dans l’observation du quotidien, au-delà de la recherche formelle, pour donner à voir et à comprendre ce qu’on appelle l’histoire, nos histoires et qui façonnent l’autre, celle avec un H et qui n’est nullement l’apanage des seuls historiens.
Image empruntée ici
Très en forme, Chantal, ces temps-ci;
On ne compte plus les buts!
Un très beau livre
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La mer nous a mis dedans.
Pourtant, un grand livre, en effet.
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Quels beaux joueurs, vous faites! Je reconnais, quant à moi, n’avoir donné que de bien minces indices.
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Je connais un peu Denise Epstein, la fille d’Irène Némirovsky. Elle a eu une vie étonnante, d’employée modeste, de militante. Le manuscrit elle l’a trimballé pendant des années dans une valise et n’avait pas voulu y toucher. Elle s’est finalement mise au travail pour reconstituer le texte et finalement le faire publier. Le succès du livre de sa mère l’a propulsée sur les estrades du monde entier pour accompagner la sortie du livre puis la réédition d’œuvres antérieures, tout en lui offrant une vie plus confortable que celle qu’elle avait vécu jusqu’alors.
Elle a publié chez Denoël en 2004 Survivre et vivre , La fille d’Irène Némirovsky témoigne – entretiens avec Clémence Boulouque.
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Un grand merci pour ce commentaire qui confirme à quel point le temps est nécessaire à la transmission de la mémoire de ceux qui nous sont proches. D’où mon titre un peu étrange pour introduire l’ouvrage posthume d’Irène Némirosvky. Je lirai avec beaucoup d’intérêt le livre de Denise Epstein. Merci encore, Zoë.
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merci : voici deux livres à lire en effet. Cela me parait tellement important de comprendre que l’Histoire (celle des historiens) est aussi celle des hommes et qu’elle façonne nos vies. J’en ai été frappé à la lecture de « grandeur et misère du IIIème Reich » de Brecht qui en 1933 auscultait le régime nazi et laissait présager toute son horreur à travers l’observation des comportements humains de l’époque dans toutes les couches de la société.
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En 1992, l’autre fille d’Irène Nemirovsky, Elisabeth Gille a publié un très beau livre sur sa mère Le Mirador, un livre poignant parce qu’il écrit à la première personne… la narratrice prenait la place de l’écrivain.
Suite française est un livre inachevé mais il a cette force précisément. Il est inachevé parce que cette femme a été arrêtée avant de l’achever. Elle avait une telle confiance en ses amis, en la France , en ses éditeurs. Hélas! Tout le monde l’a honteusement lâchée. Elle ne se cachait pas pourtant! Et puis – le plus poignant je trouve- c’est l’histoire de son mari qui a cherché, à partir de son arrestation ( en juillet je crois) à taper à toutes les portes pour savoir où était sa femme et si elle était encore vivante; il s’est tant donné, a eu tellement confiance en l’administration qu’il s’est lui-même fait arrêter, sans que personne ne s’en émeuve. Irène Némirovsky, qui avait déjà publié et avait obtenu une certaine célébrité a déclenché les haines antisémites… On l’accusait même d’être antisémite elle-même!
Son histoire est passionnante, ses livres sont écrits d’une belle écriture classique et le destin de ses filles est à saluer. Elisabeth Gille est morte, emportée par un « crabe »…
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Je recherche le portrait – a l’huile – qui a été fait de Irène Nemirovsky.
C’est une toile approximativemenet de 60X80. Portrait assez académique dans le style des années 30 , Elle est assise et porte une robe rose, avec un galon bleu sur les bretelle de sa robe. J’ai vu cette peinture lors d’un diner, chez un monsieur qui habitait autrefois rue de Livinstone à Paris. Je suis retourné à cette adresse, mais il n’y habite plus. Je crois meme qu’il est décèdé. Peux ètre le tableau est resté anonyme, ou il a été vendu…J’aimerais bien en faire l’aquisition…si vous avez des informations n’hésitez pas à me contacter en toute confidentialité.Ilas Fistem
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