Elle a trouvé, malgré ce qu’elle appelle son « manque de certitude », la fine chroniqueuse (cachée) du nouveau blog « Pages à pages » ! Bravo! Oui, il s’agissait bien de Barbey d’Aurevilly dans son ouvrage « les Diaboliques ».
Barbey d’Aurevilly(1808-1889)! Ce dandy de la littérature! Ce défenseur de la monarchie absolue, taxé d’obscénité et d’immoralisme pour certains de ses écrits, se réclamait d’un catholicisme fervent, hanté par la chute de l’homme aux prises avec ses passions. Il fut de plus critique littéraire aussi influent que moqué. Dans ses articles, « il contribue à faire découvrir Stendhal et à réhabiliter Balzac. Il défend également Les Fleurs du mal et consacre à Madame Bovary une critique favorable mais sévère. Il proclame son goût pour les romantiques et n’hésite pas à tailler en pièces le réalisme, le naturalisme et les parnassiens : Emile Zola comptera parmi ses cibles. »
(d’après Wikipedia)
Les Diaboliques ont été publiées en novembre 1874. Les exemplaires sont immédiatement saisis et l’auteur est poursuivi pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité »
Une histoire sans nom, autre roman catholique dans lequel un moine capucin qui prêche l’Enfer croise la route d’une jeune fille innocente et somnambule, paraît en 1882.
Malgré toutes les provocations dont il raffole et les paradoxes de ses convictions et attitudes, Barbey d’Aurevilly reste un conteur exceptionnel qui le rapproche d’un Maupassant. De ce fait, ses oeuvres ont régulièrement inspiré les cinéastes. Citons, entre autres, Une vieille maîtresse, présentée à Cannes en 2007 et réalisée par Catherine Breillat ou encore « Le bonheur est dans le crime » que France 2 a révélé la semaine dernière dans une mise en scène de Denis Malleval absolument remarquable!
Photo prise sur l’article de ce journal
Il n’est pas étonnant que Bernanos ait été cité par Posuto dans les réponses à cette évocation du samedi. Bernanos, en effet , avouait sans hésitation, avoir été influencé par sa lecture de Barbey d’Aurevilly. Quant à Mauriac (cité par Alain L. ou Jeandler ), pour s’éloigner du réalisme fantastique qui est la marque de l’auteur des « Diaboliques », sa filiation à ce courant littéraire empruntant au catholicisme son obsession de la faute est indéniable. Vous aviez donc raison d’y avoir pensé.
Oh ! Je n’en reviens pas d’avoir trouvé !!!
(et j’en apprends de belles : « une critique favorable mais sévère » de Madame Bovary ?! Oh, oh… Sacré Jules…)
🙂
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Bernanos je ne le vois pas dans ces « paradoxes ».Pour moi il est avant tout un écrivain qui a su écrire magnifiquement comme Dostoïevski les tourments de l’âme humaine et la férocité des hommes.Quelqu’un disait de lui « Chaque page de Bernanos charcute l’âme et c’est pourquoi l’on fait semblant de ne pas comprendre.Comme tous ces chrétiens au service de Dieu, il est doté de cette empathie antipathique qui se fout d’être agréable ou joli (alors que les députés du diable sont si beaux, eux) l’important étant de tenailler l’âme et de lui extirper ses démons. Tout ce qui détourne du salut (beauté, intelligence, morale) n’a pas lieu d’être. Le mal, c’est ce qui séduit. Lui sera l’auteur le plus antiérotique qui soit. »
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Mais tout à fait. Le formatage catholique dont notre société est tellement et si tristement imprégnée, avec sa hantise du péché de chair! Superbement servi par la rigueur du style de Bernanos. Hélas! Sinon, on pourrait plus facilement s’en divertir, comme on le fait pour Barbey D’aurevilly.
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Diable! je l’ai pourtant lu ce roman et ça ne m’a pas aidé. Je prends comme pseudo-excuse ma méconnaissance de la vie de l’auteur et de son parcours de critique littéraire. Ah,cette énigme du samedi – jouer en s’instruisant – me surprendra toujours…
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