Amora ferme son usine historique à Dijon, Face à la crise, la Chine craint pour sa paix sociale, Ségolène et Martine vont en bateau….Ce sont les titres du soir! Préoccupations trop triviales pour qui veut écrire? Dans ce maelström du quotidien, on se souvient de la question de Sartre: « Que peut la littérature? »
Depuis l’ouverture du débat, et, bien avant, depuis l’apparition de l’écriture, il ne semble toutefois pas que la littérature ait changé grand chose au monde tel que nous le connaissons.
Peut-être ainsi n’est-ce pas pas tant en terme de pouvoir que se définit la littérature, qu’en terme d’être au monde. « Qu’est-ce que la littérature » ? avait également questionné Sartre. Si pour nombre d’entre nous, la littérature est d’abord conscience de l’écriture, notre écriture, les écritures, les traces laissées par les hommes qui nous ont précédés ou vivent avec nous, ces signes que nous interprétons dans leurs formes multiples et constituent le livre ouvert de la vie, c’est tout cela la littérature.
Les aurochs et les silhouettes en mouvement, gravés par les Bushmen à l’abri des falaises du Drakensberg , en Afrique du sud, les manuscrits de la mer morte, les plaques d’argile de Sumer , le poème d’Homère, la Guerre des Gaules, la chanson du mal aimé, le journal d’Anne Franck, le livre de recettes de nos grands-mères, La Comédie Humaine, Les temps difficiles d’un Dickens révélant la cruauté de la société industrielle, Virginia Woolf traversant la transparence, La pierre de patience d’Atiq Rahimi, Le dit de Tianyi , La légende des siècles….C’est bien sûr tout cela la littérature.
Miroir promené tout au long du chemin, à la manière de Stendhal nous relatant la « Chronique de 1830 », dans « Le rouge et le noir », elle n’est autre que le reflet à l’infini de nous-mêmes. Chaque événement politique d’hier et d’aujourd’hui, chaque avancée dans le futur, chaque fait divers, chaque lieu et chemin empruntés, chacun de nos états-d’âme, se reflètent et bougent à travers les signes tracés qui les transcrivent.
Le reste est affaire de codes , de conventions, à travers les âges. Mais l’autre côté du miroir reste encore à découvrir…
Mais tout de même! Plus de moutarde à Dijon! Décidément, tout fout le camp! A moins que, de cet autre côté du miroir, la nostalgie soit encore, et pour toujours, ce qu’elle était. De quoi alimenter nombre de projets d’écriture. Finalement, et pour en revenir à la question initiale, le seul pouvoir de la littérature, n’est-il-pas de réfléchir le monde pour mieux nous en consoler?
La reproduction du « Libraire » d’Arcimboldo provient de là
dernière photo empruntée à ce site
Si la moutarde ne nous monte pas au nez et que les larmes ne brouillent pas notre vue, nous continuerons à lire et à aimer la littérature. Dommage pour le symbole dijonnais…la roue tourne t-elle toujours dans le bon sens ?
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Pour passer de l’autre côté du miroir, il faudra une échelle plus courte (et ne pas éternuer!) 🙂
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Il est vraiment bien ton billet.
RV
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Il faudrait équiper les forces de police, de surveillance et de prévention, de gaz moutarde : celui-ci a fait ses preuves en 14-18, et il est efficace.
Si des « émeutes » venaient à se reproduire (Dieu et Mgr Jean XXII nous en préservent !), des nuages jaunes – plus efficaces que ces jouets dénommés « Taser » – viendraient vite à bout de ces dérapages banlieusards.
Un bon moyen de relancer l’industrie dijonnaise, même si le « Kir » est déjà particulièrement goûté par les bataillons de MAM et permet de sauvegarder une partie de l’économie locale.
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