Jacques Fortier persiste et signe: « Il est minuit, Monsieur Meyer » chez Verger Editeur

La collection « Les enquêtes rhénanes » créée par Le Verger Editeur ajoute un nouvel ouvrage à son catalogue: »Il est minuit, Monsieur Meyer » de Jacques Fortier.

A croire que sa plume ne sèche jamais! Déjà 5 volumes à son actif depuis la sortie de Sherlock Holmes et le Haut-Koenigsbourg en 2009 où le lecteur amusé voyait réapparaître  le célèbre enquêteur et ce drôle de petit détective alsacien, petit frère de Tintin au Congo,

Jules Meyer, sorti tout droit de la fertile imagination de l’auteur.

Cette fois-ci, comme le titre l’indique immédiatement par un clin d’oeil à la pièce de G Cesbron,

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le jeune détective part enquêter en Afrique à la demande du docteur Schweitzer lui-même.

L’idée est amusante: exotisme du cadre, sorcellerie africaine, surgissement de personnages réels, hippopotames dans la rivière Ogooué, trois meurtres inexpliqués…sans compter, comme à l’habitude, une documentation sérieuse sur le personnage d’Albert Schweitzer.

Portrait de Albert Schweitzer

photo empruntée à Wikipedia

 

 

Quand Jacques Fortier rencontre le loup

La saga policière créée par Jacques Fortier il y a 5 ans sur les pentes du Haut Koenigsbourg, n’en finit toujours pas de nous divertir, de nous instruire… et de nous étonner! « Dessine-moi un loup » est son dernier ouvrage .

dessine

On se souvient bien sûr du fameux « Sherlock Holmes et le mystère du Haut Koenigsbourg », paru en 2009 chez Verger Editeur qui participait par ce livre à la savoureuse collection des « Enquêtes rhénanes » qui compte depuis lors nombre d’aficionados.

Dans « Quinze jours en rouge« , paru en 2011, l’auteur prolongeait les aventures de son héros récurrent, un certain Jacques For..pardon, je voulais dire évidemment Jules Meyer, rencontré dans « Le mystère du haut Koenigsbourg« .  Jules Meyer réapparait donc dans « Dessine-moi un loup« , toujours prêt à démêler les enquêtes les plus difficiles. Mais auparavant, le lecteur découvre le détective,  tout au début du XX° siècle, enfant du Sundgau (sud de l’Alsace, près d’Altkirch). C’est un petit garçon passionné de lectures, » un mangeur de mots » qui s’égare dans la forêt: « Les pères l’avaient regardé avec amusement prendre le chemin de terre, le livre ouvert sous les yeux ». Or, en 1908, il y a encore des loups dans les Vosges! La preuve: « La lune sortit des nuages. Une lumière blanche envahit la clairière, rejaillit sur le lac, découpa les arbres, et la silhouette d’un grand loup, immobile et silencieux….. »

loup

Le ton est donné. La scène fondatrice reviendra plus tard, comme en miroir, après bien des aventures, une suite de cambriolages insolites dans la vallée de Munster et une série de morts mystérieuses et sanglantes.

Comme toujours, la plume de Jacques Fortier, pour très imaginative qu’elle soit, est ancrée dans le réel. C’est aussi ce qui donne à ses ouvrages leur tonalité singulière. Jules, personnage fictif appartient à un terroir bien dessiné. Silhouette des Hautes Vosges en arrière plan. Maison forestière plantée dans le décor immédiat. Plus tard, à Strasbourg, il habite Place du Corbeau. Il commande un pichet d‘Edelzwicker (la cuvée du patron, les autochtones le savent bien), assis à la table du stammtisch de l’actuel « Coin des pucelles » où il rencontre …Mais gardons-nous de tout dévoiler? Ce qui est sûr, c’est qu’un certain Antoine de Saint-Exupéry, séjourne bien en 1921,  au 12 de la rue du 22 Novembre, à Strasbourg.

Mais alors, fictives, les rencontres ? Celles d’un jeune détective avec un aviateur-écrivain encore inconnu, ou avec une fausse bohémienne, charmeuse de loups?  Allez savoir. En tout cas, bien réelles les répercussions de la Grande Guerre dans les Vosges qui sous-tendent l’intrigue policière de « Dessine-moi un loup« !  Et bien réel ainsi l’intérêt du lecteur à découvrir, au delà des mythes et des récits imaginaires, un peu d’histoire méconnue du grand public .

Photo du loup empruntée à ce site.